La Conférence de la famille contrainte par le déficit de la Sécu

Étiage bas pour cette Conférence de la famille 2006. Les mesures annoncées hier par le Premier ministre, Dominique de Villepin, à l'issue de ce grand rendez-vous annuel des acteurs de la politique familiale, respirent la rigueur budgétaire.La mesure phare de cette édition placée sous le signe de la solidarité entre les générations, consiste en la création d'un " congé de soutien familial ", qui ouvre des droits importants, sans fournir les moyens nécessaires. Ce congé est destiné aux quelque 300.000 aidants familiaux qui s'occupent, en permanence, de personnes âgées dépendantes, ainsi qu'aux aidants de personnes lourdement handicapées. Il entrera en vigueur au 1er janvier 2007 et sera d'une durée de trois mois, renouvelable dans la limite d'un an. Il s'agit d'une avancée sociale réelle, puisque l'employeur ne pourra pas refuser ce congé (sous réserve d'une ancienneté d'un an dans l'entreprise). Jusqu'alors, les salariés devaient bien souvent démissionner pour faire face à la perte d'autonome rapide d'un parent.Pour les plus aisés. En revanche, le gouvernement n'a pas voulu rémunérer cette période non travaillée, limitant son effort financier au maintien des droits à la retraite de ses bénéficiaires (pour un coût annuel de 10,5 millions d'euros par an). Or la grande majorité des ménages ne peuvent se passer d'un salaire pendant plusieurs mois, ce qui limite automatiquement l'accès à cette mesure aux familles les plus aisées.François Fondard, le président de l'Unaf, qui représente auprès des institutions l'ensemble du mouvement familial, estime néanmoins que ce congé pourrait concerner dans un premier temps 15.000 personnes. " Les contraintes financières que nous connaissons aujourd'hui ne pouvaient pas permettre des mesures extrêmement importantes ", reconnaît-il.Outre le manque de financements, des voix se sont élevées contre la philosophie de ce nouveau congé. Il s'agit d'un " recul " pour l'Ufal (Union des familles laïques de France). " On veut remettre les femmes au foyer, après s'être occupées des enfants, elles vont s'occuper de leurs parents ", souligne l'association, estimant que l'aide aux personnes dépendantes " est du ressort de l'État ".Un tournant pour la politique familialeJusqu'alors exclusivement tournée vers la cellule familiale, la Conférence de la famille s'est penchée cette année sur la solidarité entre les générations. Cette édition a " ouvert de nouvelles perspectives pour la politique familiale, en s'intéressant au problème du vieillissement ", a estimé la présidente de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), Nicole Prud'homme. " J'ai d'ailleurs proposé que l'on crée un conseil d'orientation sur la famille, comme pour l'emploi et les retraites, car une instance permanente permettrait de traiter des problèmes de société récurrents comme le vieillissement ", a-t-elle ajouté.
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