Chirac va lancer les dernières réformes de l'année préélectorale

Même si le chef de l'État se plaît à garder le mystère sur ses intentions pour 2007, qu'il ne dévoilera qu'en janvier prochain, il ne fait pas de doute que sa traditionnelle intervention du 14 juillet sera demain la dernière. Pour la douzième fois depuis sa première élection en 1995, le président de la République s'adressera aux Français à la télévision en répondant aux questions des journalistes. À la fois cérémonie d'adieux et lancement de la campagne électorale, cet exercice sous les feux de la rampe prend cette fois-ci une tournure particulière.Jacques Chirac, qui a atteint ces derniers mois dans l'opinion un record de défiance sous la Ve République, entend tirer profit de la petite embellie dont il bénéficie dans les derniers sondages, sans doute sous l'effet du Mondial. Il gagne cinq points de popularité dans le dernier baromètre Ifop-Paris Match, avec 37 % d'opinions favorables en juillet...Si sa candidature semble exclue pour 2007, Jacques Chirac compte toutefois s'engager dans la campagne pour faire gagner son camp. Il ne manquera pas demain de mettre au crédit de l'action gouvernementale le recul du nombre des chômeurs de 256.800 sur un an. Comme pour mieux convaincre les futurs électeurs que l'action gouvernementale menée depuis 2002 porte ses fruits. Mais sachant d'expérience qu'on ne gagne pas des élections sur un bilan, le chef de l'État devrait se réserver quelques annonces et détailler la feuille de route du gouvernement pour les dix mois restant avant les échéances électorales. À charge pour Dominique de Villepin qu'il a conforté à Matignon le 26 juin dernier, contre les attentes de la majorité UMP, de mettre en musique les promesses présidentielles.Les jeunes ciblées. Après la crise du CPE, la droite cherche à retrouver le contact avec la jeunesse. C'est donc en direction des jeunes que le chef de l'État devrait détailler le dispositif du service civil volontaire qu'il avait annoncé en pleine crise des banlieues à l'automne dernier (voir ci-dessous) et dévoiler la création d'une nouvelle allocation de rentrée universitaire. D'un montant compris entre 150 et 200 euros, celle-ci serait versée dès octobre aux quelque 500.000 étudiants boursiers ou issus des classes moyennes modestes, selon une information du Figaro.L'approche de la campagne électorale devrait inciter le chef de l'État à multiplier les promesses. Encore faut-il que ces dernières soient suivies d'effet, ce qui n'a pas toujours été le cas au cours du quinquennat. En présentant ses voeux en début d'année, le président Chirac avait déjà créé la surprise en annonçant plusieurs réformes pour la dernière année de son mandat. Six mois plus tard, que sont-elles devenues ?Engagements avortés. La plus importante, celle du financement de la protection sociale, a de fortes chances d'être reportée après 2007. "Je propose de basculer une fraction des cotisations patronales sur une cotisation assise sur l'ensemble de la valeur ajoutée des entreprises. Nous devons nous y engager dès cette année" avait lancé Jacques Chirac le 5 janvier. Consultés, les partenaires sociaux réunis au Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) viennent de rejeter cette proposition (voir p. 8), condamnant du même coup la piste élyséenne.D'autres mesures que Jacques Chirac s'était engagé à mettre en place "dans l'année" restent en attente. Le guichet unique rapprochant pour le demandeur d'emploi l'indemnisation et le placement ; le versement du droit individuel à la formation sur un compte personnel pour chaque salarié ; les 2 milliards d'euros levés "dès cette année" sur les marchés financiers, avec garantie de l'État, pour aider au financement des PME...
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