Pour le FMI, la France réforme à petits pas

Cela ressemble comme une goutte d'eau à un résumé du rapport Camdessus sur le sursaut de la France, le " livre de chevet " de Nicolas Sarkozy. Le rapport publié hier par le FMI dans le cadre de l'examen annuel de la politique économique de la France formule, à dix mois de l'élection présidentielle, le vade-mecum des réformes jugées indispensables pour retrouver le chemin d'une croissance forte.Le Fonds monétaire international adresse d'abord un satisfecit sur l'état général du pays qui ira droit au moral des Français. " La France a changé davantage lors de la dernière décennie que ce qui est en général perçu ", indique le FMI, soulignant que " les réformes des retraites et du système de santé ont amélioré les perspectives fiscales à long terme ". " Une plus grande flexibilité du marché du travail et de l'appareil de production ont augmenté l'efficacité de l'économie ", affirme aussi le fonds, à l'encontre de l'image souvent véhiculé à l'étranger. La France devrait ainsi connaître une croissance en ligne avec les prévisions de la loi de finances pour 2006 (2 à 2,5 %).Des commentaires positifs dont ne manquera pas de se prévaloir la droite au pouvoir, même si, en filigrane, le fonds juge que les efforts menés restent encore très en retrait de ce qui est nécessaire. Les critiques affleurent aussi à propos du " patriotisme économique " défendu par Villepin, qui jouerait contre les meilleurs intérêts du pays, même si le FMI reconnaît que le concept " peut apparaître séduisant ".Pour le fonds, la période préélectorale qui s'ouvre doit être l'occasion de replacer au coeur du débat politique les grandes réformes économiques. Il appelle ainsi à la vigilance sur la question de l'impact d'un salaire minimum élevé sur le taux de chômage ainsi que sur les mérites présupposés de la coûteuse " sécurisation des parcours professionnels ". Plutôt que de s'inspirer des modèles nordiques, la France devrait plutôt, indique le FMI, accélérer le pas dans sa politique de consolidation des finances publiques. Le rapport loue ainsi les efforts pour réduire la dépense de l'État de 1 point par rapport à l'inflation et pour abaisser le poids de la dette publique.Coeur de cible. Mais la réforme des marchés du travail et des biens et services reste bien le coeur de cible des économistes libéraux du FMI. Ils invitent la France à prendre des mesures pour réduire l'insécurité juridique des contrats de travail, considérée comme un des principaux freins à l'embauche. Et insistent sur l'urgence à élargir le différentiel entre minima sociaux, Smic et salaires moyens. Enfin, le FMI appelle la France à libéraliser les marchés pour le bénéfice des consommateurs et à achever le désengagement de l'État des activités concurrentielles en poursuivant les privatisations.
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