Plan banlieue : réduire de 40 % le chômage des jeunes

Mo ntrer que la dynamique est lancée aux habitants des banlieues, mais aussi aux membres du gouvernement et à l'Élysée : tel était l'objectif de Fadela Amara lors de la journée Espoir Banlieues organisée à Vaulx-en-Velin. En présence de sa ministre de tutelle, Christine Boutin - tout sourire -, et devant une salle bondée et impatiente, la secrétaire d'État à la Politique de la ville a indiqué les grands axes de la " nouvelle " politique qu'elle " veut " impulser.D'abord, quelques annonces médiatiques : en trois ans, créer 45.000 emplois et réduire de 40 % le chômage des jeunes dans les banlieues ou encore concentrer les moyens sur une centaine de quartiers. Ensuite, deux principes de fond : faire appliquer pleinement les politiques de droit commun dans les banlieues, et y faire du " sur-mesure ", grâce à une nouvelle gouvernance, fondée sur le tandem préfet-maire. Au-delà de la rénovation urbaine, qu'elle souhaite amplifier, Fadela Amara propose d'" engager une véritable rénovation sociale des quartiers " en travaillant sur l'emploi, la formation des jeunes et la lutte contre les discriminations, en créant un " parcours sécurisé pour chaque enfant dans les quartiers ", et en faisant une priorité du désenclavement des quartiers. L'ensemble des mesures arbitrées sera présenté le 8 février par Nicolas Sarkozy. Sans attendre, Christine Boutin a taclé sa secrétaire d'État, estimant que Fadela Amara avait " manqué peut-être un peu de prudence " en avançant des objectifs chiffrés.APPEL AUX COLLECTIVITES TERRITORIALESDu côté du financement, ce plan ne mérite plus son qualificatif de Marshall. Les maîtres mots sont " réaffectation " et " redistribution " grâce notamment à une solidarité accrue entre collectivités territoriales. Il en est ainsi du " milliard " devant être affecté aux transports pour désenclaver les quartiers. En réalité, l'État n'engagerait que 500 millions d'euros, les collectivités territoriales étant appelées à mettre autant au pot. Quant aux 500 millions de l'État, il s'agit en réalité de diriger vers les quartiers prioritaires une partie des 4 milliards que l'État doit affecter sur dix ans aux transports en sites propres, une enveloppe promise dans le cadre du Grenelle de l'environnement. Les collectivités les plus riches seraient mises à contribution via la dotation de solidarité urbaine (DSU) et grâce à une réforme de la fiscalité locale. Selon les conseillers de Fadela Amara et de Christine Boutin, il s'agit de poursuivre la progression de la DSU au-delà de 2009, et pour cinq ans, et de permettre un meilleur partage de la taxe professionnelle entre communes d'un même bassin d'emploi. Deux propositions qui, si elles sont validées par Matignon et l'Élysée, devront être retranscrites dans des projets de loi.
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