Woerth reste ferme face à la grogne des fonctionnaires

Al ors que les syndicats de fonctionnaires se préparent pour leur journée d'action de demain sur le pouvoir d'achat, le ministre du Budget et de la Fonction publique, Éric Woerth, se contente d'en prendre " acte ". " Je pense que c'est une mauvaise réponse et, à terme, ce n'est pas ce que la société française attend. [...] Il ne faut pas qu'on raisonne en politique de stop and go et, quand on n'est d'accord, on fait grève ", a-t-il déclaré, hier, lors de ses voeux à la presse.Sept syndicats de fonctionnaires sur huit (CGT, CFDT, FO, FSU CFTC, Unsa, Solidaires) appellent à une journée de grève et de manifestations demain pour obtenir une revalorisation générale des salaires, soit une augmentation du point d'indice (qui sert de calcul de base au salaire). " C'est un débat ancien dont aucun syndicat et aucun gouvernement ne s'est sorti ", estime Éric Woerth, qui envisage toutefois de faire un geste pour 2008. " Nous sommes d'accord pour augmenter le point d'indice, il a été augmenté en 2007, il sera augmenté en 2008, nous allons en discuter [avec les organisations syndicales] dans les semaines qui suivent cette grève et nous annoncerons des mesures générales ", a indiqué le ministre. Celles-ci risquent de ne pas être à la hauteur des attentes des syndicats. Ceux-ci réclament une hausse du point par rapport à l'inflation (1,6 % en 2008), dénoncent une année blanche en 2007 et chiffrent à 6 % la perte de pouvoir d'achat entre 2000 et 2006.RECOMPENSER LE MERITE" Avec 38 milliards de déficit, on ne peut pas faire n'importe quoi ", a clairement indiqué le ministre, qui rappelle sa volonté de mettre en place une garantie du maintien du pouvoir d'achat de chaque fonctionnaire et de rendre aux agents la moitié des économies réalisées grâce au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite pour " mieux récompenser le mérite et les heures supplémentaires ".Les syndicats ne l'entendent pas de cette oreille. Et la mobilisation de demain risque d'être aussi massive que celle du 20 novembre dernier. Le mouvement devrait être particulièrement bien suivi à l'Éducation nationale, où la grogne est très forte sur les salaires et les 11.200 suppressions de postes prévues en 2008. Il pourrait également gagner en ampleur si les salariés du privé rejoignent le mouvement, à l'appel de FO et de la CFTC.Le déficit 2007 conforme aux attentesLe déficit budgétaire pour 2007 ressort globalement conforme aux prévisions émises à l'occasion de la loi de finances rectificative. Au final, le budget de l'État affiche un trou de 38,4 milliards d'euros (hors produit de cessions des titres EDF) au lieu des 38,3 milliards annoncés en décembre. Ce déficit marque une amélioration de 3,6 milliards d'euros par rapport au budget initial. La présentation de ces chiffres permet à Éric Woerth de conforter son image de gestionnaire. Si l'on tient compte de la cession en fin d'année de titres EDF pour un montant de 3,7 milliards d'euros, le solde budgétaire est ramené à un déficit à 34,7 milliards. Ce souci de ne pas comptabiliser les recettes exceptionnelles, assez inédit pour mériter d'être signalé, a l'avantage de préserver l'avenir. Si la situation budgétaire se dégradait en 2008, l'écart entre les résultats affichés d'une année sur l'autre serait moins important.
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