Attali redonne sa chance au rapport Lévy-Jouyet

On n'est jamais mieux servi que par soi-même. À l'heure où l'évaluation est mise à toutes les sauces, Maurice Lévy, coprésident de la commission sur l'économie de l'immatériel, joue quant à lui la carte de l'auto-évaluation. Un peu plus d'un an après la remise du rapport sur l'économie de l'immatériel, le président du directoire de Publicis Groupe s'estime " satisfait " de la mise en oeuvre des mesures qu'il préconisait avec Jean-Pierre Jouyet, désormais secrétaire d'État chargé des affaires européennes.D'abord, parce que, contrairement aux craintes initiales, ce travail n'a pas fini dans le "cimetière aux rapports ", mais aussi car " près de la moitié des 70 propositions du rapport ont été ou sont en train d'être mises en oeuvre ", affirme Maurice Lévy. Au premier rang des recommandations suivies d'effet figurent la ratification du protocole de Londres sur les brevets et la réforme des universités avec l'adoption de la loi Pécresse.À côté des satisfactions, on peut aussi pointer les échecs. " C'est vrai que sur certains sujets nous avons rencontré des résistances, des adversités solides ", reconnaît Maurice Lévy, pointant notamment la gestion des musées, les droits de propriété intellectuelle ou les fréquences hertziennes. On peut aussi citer l'instauration du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu ou l'impossibilité actuelle pour les entreprises européennes d'intégrer leurs actifs immatériels, comme la marque, dans leurs bilans. La marque n'est en fait prise totalement en compte qu'au moment d'une cession.UNE OPPORTUNITEEt si le patron de Publicis remet sur le devant de la scène les conclusions de ce rapport, c'est aussi pour profiter des résultats de la commission Attali et donner une nouvelle caisse de résonance au travail de l'an dernier. Certaines des propositions non suivies d'effet pourraient ainsi avoir des chances nouvelles d'être adoptées. Maurice Lévy note avec intérêt que vingt-trois propositions du rapport Lévy-Jouyet ont été reprises par le rapport Attali, notamment celles concernant la recherche, le dividende numérique ou le rapprochement des autorités de régulation des secteurs des télécoms et de l'audiovisuel. La valorisation de l'immatériel peut-elle permettre à la France de gagner le point de croissance après lequel tout le monde court ? Sans doute, mais pas immédiatement, estime Maurice Lévy. " Les décisions qui peuvent générer de la croissance touchent à l'enseignement, à la recherche et à la flexibilité sociale. Or, ces éléments ne seront pas productifs avant plusieurs années, à l'horizon de quatre à cinq ans ", juge-t-il.
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