Les entreprises rechignent à investir

La prudence reste de mise. Selon l'enquête de conjoncture trimestrielle réalisée auprès des chefs d'entreprise dans le secteur manufacturier et publiée hier par l'Insee, les goulots de production, bien qu'en léger retrait, restent élevés. C'est également le cas du taux d'utilisation des capacités de production. Ces deux indicateurs sont très supérieurs à leur moyenne de long terme établie depuis 1976." Symétriquement, la part d'entreprises considérant leur capacité de production comme suffisante est très inférieure à la normale ", note l'Insee. Dans ce contexte, imaginer que les entreprises investiront prochainement pour desserrer ces goulots d'étranglement ne semble pas complètement farfelu. Pourtant, bien que cette situation perdure depuis 2006, les entreprises rechignent à investir. Certes, elles peuvent actuellement invoquer le ralentissement de la demande entamé au quatrième trimestre 2007 et qui, selon l'Insee, devrait se prolonger jusqu'en mars prochain pour justifier leur frilosité à augmenter leurs capacités de production et à étoffer leurs effectifs. Mais cet argument résiste mal à l'examen des dernières statistiques. En effet, alors que la demande globale, française et étrangère, a été particulièrement forte ces deux dernières années, dans le sillage d'un commerce mondial en pleine effervescence, l'investissement des entreprises a progressé à un rythme trop faible pour devenir, avec la consommation des ménages, un pilier de la croissance. Selon l'Insee, l'investissement a augmenté de 4,6 % et 5,1 % en 2006 et 2007. Il ne devrait progresser que de 2,9 % cette année en raison donc du ralentissement de la demande, mais également du durcissement des conditions de financement constaté dès septembre par la Banque de France.PRIMES DE RISQUES TROP LOURDESCette frilosité à investir devrait être encore plus prégnante dans les PME, le coût du crédit qui leur est facturé étant, comme le rappelle la banque centrale, en règle générale, supérieur à celui appliqué aux grandes entreprises. " La plupart d'entre elles n'ont pas la possibilité d'accéder à un financement direct sur les marchés de capitaux et elles supportent des primes de risque supérieures à celles des grandes entreprises ", explique la Banque de France.
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