Le chômage a nettement marqué le pas en 2007

Paradoxe ? Malgré une croissance atone, la France a connu une année 2007 marquée par une baisse régulière du chômage. Fin décembre, il y avait 1.897.300 demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1, contre 2.092.000 à la fin décembre 2006. Une tendance qui devrait se confirmer en 2008, voire au-delà. L'objectif gouvernemental étant de ramener le taux de chômage à 5 % de la population active en 2012, à la fin du quinquennat, alors qu'il s'établissait fin 2007 à 7,9 %.Comment expliquer la performance française de l'année dernière ? La première réponse réside dans les créations d'emplois. Selon l'Insee, 348.000 postes auraient été créés dans l'ensemble de l'économie en 2007, contre 282.000 en 2006. C'est notamment dans les services que les créations d'emplois ont été importantes, alors que la chute de l'emploi industriel a légèrement décru.Dans le même temps, la croissance de la population active a été nettement moindre qu'à la fin des années 1990. Selon des prévisions de l'Unedic, la population active potentielle aurait progressé de 90.000 l'année dernière, alors que l'évolution annuelle dépassait encore les 200.000 unités il y a moins d'une décennie. Il faut donc nettement moins de créations d'emplois pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail, d'où une baisse " naturelle " du nombre des demandeurs d'emploi. En outre, toujours en 2007, la politique contracyclique des contrats aidés a donné à plein. Environ 350.000 contrats de ce type ont été conclus dans le privé comme dans le secteur public.CROISSANCE SOUS-EVALUEEIl n'en reste pas moins que, pour certains économistes, une baisse du chômage aussi appuyée continue d'être un " mystère ". Ainsi, pour Éric Heyer, économiste à l'OFCE, " certes, l'effet démographique a joué à plein mais ce n'est pas suffisant. Je crois que la croissance est sous-évaluée. Pour l'instant, on nous annonce une progression du PIB limitée à 1,9 %. Or, je pense que ce résultat va être revu à la hausse ". L'Insee publiera en février ses premières estimations sur la progression du PIB 2007, mais il faudra encore attendre plusieurs mois pour connaître le chiffre définitif. En 2005, la première estimation donnait une croissance du PIB de 0,2 %.... Et le taux définitif avait atteint 1,1 %.En tout état de cause, et malgré une croissance du PIB qui pourrait ne pas dépasser 2 %, la tendance à la décrue du chômage devrait se poursuivre cette année. Selon l'Unedic, la population active potentielle connaîtrait une progression encore plus limitée (62.000) et l'Insee table sur 122.000 créations d'emplois au premier semestre. Cependant, sur l'année, la performance en termes de créations de postes pourrait être inférieure au score de 2007, notamment parce que les entreprises devraient chercher à gagner en productivité. Par ailleurs, la loi de finances 2008 a opté pour un léger coup de frein sur les emplois aidés dont 300.000 ont été budgétés.Reste des inconnues. Quel va être l'impact sur l'emploi et le chômage des nouvelles mesures sur la libéralisation des heures supplémentaires et de l'accord sur la modernisation du marché du travail ? Sans parler d'une future réforme de la législation sur le temps de travail.
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