Emploi : le patronat allemand fait des contre-propositions

IG Metall et la fédération patronale de la métallurgie allemande, Gesamtmetall, ont commencé hier leurs discussions pour tenter de trouver des solutions contre le chômage. A l'issue de la rencontre qui a duré plus longtemps que prévu, les deux partenaires ont montré qu'ils étaient prêts à coopérer pour créer ensemble des emplois. « Notre industrie doit se développer et nous voulons ensemble, avec IG Metall, mettre en place les conditions nécessai- res », a indiqué Hans-Joachim Gottschol, président de Gesamtmetall. Selon lui, les patrons sont d'accord pour signer, dans le cadre d'un programme d'action immédiat, une convention permettant d'accorder à des chômeurs de longue durée nouvellement embauchés des salaires inférieurs à ceux prévus par les conventions salariales normales. Le patronat a également proposé de baisser les primes de Noël et de vacances en échange de garanties sur l'emploi. Un pas important, mais qui ne répond qu'imparfaitement aux souhaits de IG Metall, qui avait réclamé, en lançant en novembre l'idée d'un « pacte pour l'em- ploi », la création de 300.000 emplois, dont 100.000 en 1996, et l'embauche de 30.000 chômeurs de longue durée. En contrepartie, le syndicat s'est à nouveau montré prêt à modérer ses exigences de hausse salariale. Aucun accord global n'a pu encore être obtenu hier, mais on a observé une volonté réelle d'aboutir. La pression, de fait, est grande, aussi bien sur IG Metall que sur Gesamtmetall. Même si les négociations n'aboutissent pas forcément à un véritable pacte pour l'emploi, les deux partenaires sociaux auront lancé une nouvelle forme de coopération salariale. Une prochaine rencontre a été fixé au 18 janvier, soit une semaine tout juste avant la prochaine réunion à la chancellerie sur l'emploi. Le débat sur l'emploi est permanent outre-Rhin, à l'heure où les chiffres du chômage devraient confirmer aujourd'hui la dégradation du marché de l'emploi en décembre. Hier encore, Hans-Peter Stihl, président des chambres de commerce et d'industrie (DIHT), dans le quotidien Bild, a demandé aux syndicats de modérer leurs exigences salariales dans les années à venir. « Nos salaires et nos coûts salariaux sont parmi les plus élevés du monde, c'est pourquoi nous devons conclure des accords salariaux modérés », a-t-il plaidé. Selon lui, l'ensemble des partenaires sociaux devraient, dans l'intérêt de l'Allemagne, se mettre d'accord « sur des hausses de salaires alignées sur l'inflation dans les prochaines années, comme cela était le cas dans les faits en 1994 ». En disant cela, le très libéral patron des chambres de commerce rejoint en partie IG Metall. A l'autre bout de l'échiquier social, la fédération des syndicats DGB a brandi hier la menace d'un conflit dur, « à la française », en réponse aux propos de Theo Waigel qui avait laissé entendre que les employés du secteur public ne devaient pas compter sur des augmentations. BÉNÉDICTE DE PERETTI, À MUNICH
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