La baisse des taux d'intérêt nourrit les profits des entreprises

Malgré une conjoncture déprimée, les entreprises françaises enregistreront cette année une nouvelle progression de leurs profits grâce à la baisse des taux d'intérêt. Celle-ci devrait alléger leurs charges de 40 milliards de francs, selon une étude de la BNP. Les profits avant impôt et provisions des entreprises françaises pourraient ainsi progresser de 7 % en 1996. En 1997, sous réserve que la croissance dépasse 2 %, les résultats d'exploitation pourraient connaître une progression du même ordre que cette année. Mais les raisons en seraient différentes. La modération salariale et un rebond cyclique de la productivité - toujours sous l'hypothèse que l'activité redémarre - permettraient une légère remontée du taux de marge. « En revanche, les charges d'intérêt devraient cesser de reculer car la phase de baisse des taux aura touché son terme et l'encours des crédits, qui stagnerait encore cette année, pourrait légèrement progresser l'an prochain », estime la Banque. Du côté de la politique monétaire Pourtant, la France reste, en termes de bénéfice, moins bien lotie que la moyenne des économies américaine, allemande, japonaise et britannique. D'où de médiocres performances en Bourse. La France est pourtant l'un des pays industrialisés où le partage de la valeur ajoutée entre salaire et profit a été le plus favorable aux entreprises. Comparées aux entreprises américaines, japonaises, allemandes et britanniques, les entreprises françaises sont celles qui ont enregistré sur la période 1987-1995 « les gains de productivité les plus importants et une progression des salaires réels parmi les plus faibles ». Inutile de chercher l'explication de ce paradoxe dans une imposition plus lourde des sociétés françaises. Mieux vaut chercher du côté de la politique monétaire, selon la BNP : « Depuis 1987, les entreprises françaises ont pâti d'un écart entre taux d'intérêt réels et taux de croissance économique très élevé (4 % en moyenne contre 1,5 % en Allemagne et au Japon, et moins de 2 % aux Etats-Unis), ainsi que de la nécessité de constituer des provisions élevées sous l'effet des fortes fluctuations des actifs financiers et immobiliers ». Et la banque de conclure que « ceci explique que l'actionnaire comme le salarié se soient sentis lésés au cours de cette période ». X. H.
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