L'Inde veut séduire les investisseurs privés pour développer ses infrastructures

L'Inde se pare de ses plus beaux atours pour la visite du président américain, George W Bush, qui doit quitter les États-Unis aujourd'hui pour sa première visite officielle en Inde et au Pakistan. Delhi a commencé hier par confirmer un taux de croissance de 8,1 % pour l'année en cours contre 7,5 % l'année précédente. Elle affiche aussi sa volonté d'assainissement budgétaire pour l'exercice 2006-2007 qui est présenté aujourd'hui au Parlement.Certes, la hausse du prix du pétrole rend incertaines les prévisions de croissance pour l'an prochain, l'inflation risquant de s'accentuer à 5,5 % et de contrer la volonté du gouvernement de détendre les taux d'intérêt. Mais, comme le préconisent les compagnies énergétiques indiennes, de nouvelles marges de manoeuvre pourraient être trouvées notamment en s'attaquant aux subventions que le gouvernement accorde sur certains biens (énergétiques ou agricoles) et cela afin d'assainir son budget. Pérenniser la croissance. Sur l'exercice s'achevant fin mars, le déficit pourrait revenir à 4,3 %. Il doit diminuer à 3 % d'ici à 2009. Près de 8 % des dépenses publiques programmées sur l'année 2005-2006 (5.100 milliards de roupies) étaient consacrées aux subventions aux engrais et à certains produits alimentaires, 14 % à la défense, 22 % au paiement des intérêts de la dette et 27 % sont mobilisés pour les dépenses des 29 États que compte le pays. Peu de place donc pour les investissements.L'objectif du gouvernement est de les relancer. Ils sont nécessaires pour doter le pays en infrastructures dont l'état aujourd'hui désastreux menace la pérennité de la croissance. Les dépenses indiennes pourraient croître de 11 % à 5.700 milliards de roupies en 2006-2007 (128 milliards de dollars). Pour l'heure, l'Inde dépense un septième des sommes que consacre la Chine aux infrastructures (150 milliards de dollars), selon Morgan Stanley. Et les investissements directs étrangers (IDE) qu'elle attire représentent un dixième de ceux polarisés par la Chine (environ 60 milliards de dollars). Cette année, Delhi espère atteindre 7 milliards de dollars d'IDE. Le gouvernement a déjà approuvé l'entrée de 1,34 milliard de dollars entre avril et novembre derniers qui sera destiné aux infrastructures électriques essentiellement. Mais les besoins sont immenses. Le réseau ferroviaire indien a besoin d'un plan évalué à 220 milliards de roupies (4,5 milliards de dollars) en vue de construire 10.000 kilomètres de rails consacrés au fret d'ici à 2010.En matière portuaire, le pays sait qu'il doit doubler sa capacité pour stimuler ses exportations qui sont censées atteindre 150 milliards de dollars d'ici à 2009 contre 80 milliards aujourd'hui. Enfin, le gouvernement pourrait dépenser 1.700 milliards de roupies (37 milliards de dollars) pour les routes et 400 milliards de roupies (8,8 milliards de dollars) pour les aéroports.Mais le gouvernement de Manmohan Singh sait que le sentier est très étroit. L'attente sociale de la population, dont environ un tiers vit sous le seuil de la pauvreté, est grande. Pour l'avoir négligé, le précédent gouvernement a perdu les dernières élections. Manmohan Singh sait qu'il devra veiller à bien financer son programme, lancé début février, garantissant 100 jours de travail par an dans les campagnes, dont le coût devrait s'élever à terme à 788 millions de dollars.L. C.
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