Le Parlement européen veut sauver la Constitution

La stratégie préconisée par la majorité des députés européens - à laquelle ne se sont pas associés la plupart des élus français - pour sortir de l'impasse institutionnelle et politique résultant du double non français et néerlandais à la Constitution semblait, hier soir à Bruxelles, avoir peu de chances d'être reprise ce matin dans les conclusions finales des travaux du Conseil européen. Même si Josep Borrell, le président du Parlement européen, a vigoureusement plaidé auprès des chefs d'État et de gouvernement des Vingt-Cinq en faveur d'une poursuite du processus de ratification du traité constitutionnel. "À un moment ou à un autre", a-t-il fait valoir, "il faudra achever ce processus, compter le nombre de ratifications et agir en conséquence."Pourtant, Josep Borrell a admis que "ni la France ni les Pays-Bas ne revoteront sur le même texte. Ni avant ni après leurs prochains rendez-vous électoraux". L'idée serait donc de se compter sur le projet avorté pour définir la plus forte pente de renégociation. Sur le fond, l'objectif serait avant tout de préserver le système institutionnel prévu par la Constitution, car le traité de Nice "ne permet pas à l'Union de répondre de façon adéquate aux inquiétudes et aux demandes des citoyens" ni de prendre des décisions importantes qui exigent aujourd'hui l'unanimité. "Nous devons réformer notre système institutionnel", a averti le président du Parlement, "afin d'éviter qu'il y ait de plus en plus d'Européens mais de moins en moins d'Europe."Bâtir des fondations solides. Josep Borrell a, en effet, souligné les avantages indiscutables que les Quinze ont et vont tirer du dernier et des prochains élargissements, mais il a soutenu la préoccupation française sur la "capacité d'absorption" de l'Union. "On ne peut pas continuer d'ajouter des étages à un édifice", a-t-il averti, "sans s'inquiéter de la solidité de ses fondations."Par ailleurs, si Josep Borrell a admis la nécessité d'une nouvelle "période de réflexion" institutionnelle, il a demandé néanmoins une "proposition claire" d'ici à la fin de 2007. Les dirigeants de l'UE semblaient d'accord hier, selon l'AFP, pour fixer la fin de 2008 comme date butoir pour réformer les institutions bloquées depuis les nons français et néerlandais.M. D. et M. P., à Bruxelle
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