Angela Merkel peut-elle accomplir des miracles ? Attendue surtout pour sortir l'Union européenne de sa crise constitutionnelle, la chancelière allemande ne veut surtout pas faire dépendre la réussite de sa présidence de l'Union d'une avancée dans ce domaine. Car elle sait qu'aucune percée n'est possible avant l'élection présidentielle française. Aussi, va-t-elle concentrer ses efforts sur des questions plus pratiques pour y obtenir des progrès notables. La politique énergétique, notamment la conclusion d'un partenariat avec la Russie, tient là une place centrale.Le sommet européen du printemps, en mars, sera ainsi principalement consacré à l'énergie. Il importe, observe le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, de contrôler ladépendance européenne des importations et d'atteindre un approvisionnement sûr, économique et compatible avec l'environnement. Bref, les relations extérieures en la matière représentent un aspect essentiel. D'où l'importance accordée à la conclusion d'un partenariat stratégique avec la Russie, comme l'a recommandé d'ailleurs la Commission européenne.OBJECTIFS POST-KYOTOSelon Berlin, la politique climatique est étroitement liée aux questions énergétiques. L'Allemagne entend ainsi défendre le rôle de leader international de l'Union pour la protection du climat, notamment en formulant des objectifs post-Kyoto. Angela Merkel mettra ce sujet en tête d'affiche de la réunion du G8, en juin. Elle appellera aussi ses partenaires des pays les plus industrialisés et la Russie à progresser sur les dossiers récurrents des fonds spéculatifs et de l'aide qualitative aux pays africains les plus méritants.Face aux attentes élevées sur l'inextricable question de la Constitution européenne, deux rendez-vous sont censés promouvoir une relance. D'abord, à l'occasion du 50e anniversaire des traités de Rome, le 25 mars, les vingt-sept Etats membres approuveront à Berlin une déclaration vantant les valeurs européennes et les atouts qu'offre l'Union dans un monde globalisé, afin de redonner aux citoyens " un peu d'envie d'Europe ", selon les termes de la chancelière allemande. En juin, ensuite, la présidence allemande délivrera une feuille de route jusqu'à la présidence française de l'Union au second semestre 2008, accompagnée d'une ébauche de solution à la crise institutionnelle. Pour plus de continuité, l'Allemagne se coordonne déjà avec ses successeurs, le Portugal et la Slovénie, sur l'action à mener d'ici à juin 2008.Pour Berlin, la " substance du traité " devrait être préservée. Angela Merkel a prévenu qu'un échec à la sauver serait une " erreur historique ". D'ailleurs, les dix-huit gouvernements partisans de la Constitution se regroupent. Ils vont se réunir le 26 janvier à Madrid pour accorder leurs violons.

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:07

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