Le FMI défend le lien entre devises du Golfe et dollar

Il n'y a pas que le lien entre le dollar américain et le yuan chinois qui fasse débat. Dans la majorité des pays du Golfe, les gouvernements locaux s'interrogent quant à l'opportunité de donner plus d'autonomie à leurs devises vis-à-vis du billet vert. Une option qui ne sied pas au Fonds monétaire international (FMI), lequel défend la prééminence du dollar dans la région. " Une parité d'échange fixe [entre devises du Golfe et le dollar] est le meilleur choix pour les producteurs de pétrole d'autant que leurs ventes sont libellées dans cette monnaie ", a estimé Mohsin Khan, le directeur pour le Proche-Orient et l'Asie centrale. Interrogé par l'agence Bloomberg, ce dernier a mis en garde contre les tentations pour ces pays de surévaluer leurs monnaies en les arrimant à d'autres devises.C'est ce qu'a pourtant fait le Koweït au mois de mai dernier en mettant fin à un lien fixe entre le dinar et le dollar. Ce " peg ", qui datait de 2003, avait été remplacé par un lien plus souple avec un panier de devises, dont l'euro. Cette mesure, selon les officiels koweïtiens, avait pour but de " refléter les relations commerciales " du Koweït avec d'autres pays, notamment la zone euro qui est le premier fournisseur commercial de l'émirat. Depuis, l'Arabie Saoudite mais aussi les Émirats arabes unis réfléchissent à une même démarche. Pour tous, la chute continue du dollar commence à susciter de nombreuses inquiétudes, notamment en matière d'inflation importée et de contraction des soldes commerciaux avec les pays européens.De même, l'idée de libeler les ventes de pétrole en euro - une possibilité jusque-là brandie sous forme de menace par des pays tels que l'Iran ou le Venezuela - commence à faire son chemin, y compris dans le très pro-américain royaume saoudien.Pour autant, l'appel du FMI à la prudence est compréhensible. Une rupture brutale entre les monnaies du Golfe et le dollar pourrait aggraver la chute de ce dernier et gravement pénaliser l'économie mondiale. De même, cela renverrait aux calendes grecques le projet de monnaie unique du Golfe, prévue pour 2010.
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