L'ONU veut rendre les entreprises responsables

Certes, le " Pacte mondial ", cette initiative des Nations unies pour responsabiliser les entreprises sur les questions sociales et environnementales, n'a que sept ans. Mais le premier bilan de cette courte période n'en est pas moins fort décevant. Selon une étude de l'ONU effectuée auprès de 400 entreprises (sur un total d'environ 4.000 venant de 120 pays) signataires du Pacte, c'est particulièrement le cas pour les droits de l'homme, domaine dans lequel " il y a encore beaucoup de progrès à faire ", souligne l'ONU, tout comme dans la lutte contre la corruption. Au total, " l'étude montre qu'il existe des domaines distincts dans lesquels les sociétés excellent et d'autres où elles sont à la traîne ", explique l'ONU.Réunis depuis hier à Genève, 1.000 hauts responsables politiques, grands patrons et représentants d'ONG et syndicaux, pourraient adopter de nouvelles directives, notamment en matière climatique, certaines entreprises prônant une réduction des émissions de CO2 de 15 % d'ici à 2015.RECONCILIER L'OPINION AVEC LA MONDIALISATIONLancé en 2000, le Pacte mondial veut réconcilier l'opinion avec la mondialisation et le commerce international et, parallèlement, rallier les entreprises à 10 grands objectifs de l'ONU (droits de l'homme, normes de travail, environnement, lutte contre la corruption...). Mais un point de ce dispositif est vigoureusement contesté par les ONG : l'adhésion des entreprises au Pacte se fait sur la base du volontariat. De fait, l'organisation des droits de l'homme Amnesty international dénonce un partenariat qui n'a pas été très efficace jusqu'à maintenant. Les entorses les plus criantes touchent à la liberté d'association, l'abolition du travail des enfants ou le travail forcé, la diffusion de technologies propres ou l'application du principe de précaution. Les entreprises opérant en Chine, à capitaux chinois ou étrangers, sont particulièrement montrées du doigt. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, devait en rencontrer une centaine hier, afin de les exhorter à obtenir du gouvernement " communiste " qu'il adopte des règles démocratiques. Mais l'ambassadeur de Chine auprès de l'ONU, Wang Guangya, a rappelé combien la croissance est prioritaire dans son pays.Pour les responsables réunis à Genève, une plus grande implication des entreprises dans le Pacte mondial permettrait de restaurer l'image de la mondialisation. Outre la forme volontaire de l'adhésion, les ONG dénoncent l'absence de mécanisme de contrôle du respect des engagements pris, même si l'ONU a récemment écarté les cas les plus voyants.
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