Gordon Brown inquiète le patronat

Les relations entre le New Labour et le monde des affaires seraient-elles en train de se détériorer ? La réforme fiscale proposée par le chancelier de l'Échiquier, Alistair Darling, avec l'appui du Premier ministre, Gordon Brown, pèse comme une épée de Damoclès sur des rapports qui furent, au temps de Tony Blair, des plus chaleureux. La CBI (Confederation of British Business) conteste le projet du Trésor de modifier le régime de taxation des plus-values de capitaux, en introduisant un taux unique de 18 % et en éliminant au passage le taux plancher de 10 %. " Simplification ", explique le chancelier ; " erreur ", répond le patronat. Le bras de fer dure depuis le mois d'octobre, quand le projet a été dévoilé dans le cadre du prébudget 2008-2009. En novembre, devant la conférence annuelle de la CBI, Alistair Darling a promis de revoir sa copie, mais il n'a pas tenu sa promesse de le faire avant Noël. " Le chancelier est pris entre l'enclume et le marteau : il a compris les motivations du patronat, mais il est sous la pression des services du Trésor qui lui expliquent que la réforme est nécessaire s'il veut financer la baisse de l'impôt sur les successions qu'il a aussi promise dans son prébudget pour répondre à une initiative des conservateurs ", analyse pour La Tribune le patron d'une entreprise du Footsie 100.Alistair Darling devrait néanmoins trancher au plus tôt, car il a annoncé l'entrée en vigueur du nouveau régime au 1er avril 2008. Maintenant la pression, le directeur général de la CBI, Richard Lambert, a dit que si le gouvernement proposait un compromis décevant, " il ne se fera pas beaucoup d'amis chez les patrons ". Le chef de la CBI reste toutefois conciliant face à d'autres projets du gouvernement, comme la nouvelle politique énergétique qui devrait être annoncée dans les prochains jours. " Gordon Brown semble comprendre que, si le Royaume-Uni veut respecter ses engagements en matière de sécurité énergétique et de lutte contre le changement climatique, il nous faudra développer à la fois le nucléaire et le renouvelable ", dit-il.UNE ANNEE DECISIVEQue ce soit en matière fiscale, énergétique, ou dans la formation d'une main-d'oeuvre qualifiée pour faire face à la globalisation (une priorité pour le patronat), l'année 2008 s'annonce ainsi celle des " grandes décisions ". La CBI est prête à pardonner au couple Brown-Darling les éventuelles erreurs de gestion dans la crise de Northern Rock (une crise issue du secteur privé), mais elle sera très peu tolérante en cas de faux pas dans la politique économique, à l'heure où l'économie britannique ralentit.
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