La classe politique américaine cherche la parade à la récession économique

Déjà en récession, comme certains experts le pensent, ou en grave danger de l'être, l'économie américaine inquiète. Les citoyens d'abord, comme le montrent les récents sondages : l'état de l'économie est en effet devenu depuis quelques semaines leur préoccupation numéro un. Les politiciens, ensuite. Au point que, des candidats à la présidentielle aux élus du Congrès en passant par le président Bush lui-même, tous rivalisent pour trouver l'antidote au ralentissement économique, déjà visible, notamment avec la forte hausse du taux de chômage, passé de 4,7 % à 5 % le mois dernier. À côté de la politique de la Réserve fédérale, qui laisse entendre qu'elle continuerait à baisser ses taux directeurs, l'autre élément du " policy mix ", la politique budgétaire, pourrait être elle aussi activée.Démocrates comme républicains envisagent un paquet approchant les 100 milliards de dollars. Ainsi, Hillary Clinton et son rival Barak Obama ont, ces jours derniers, chacun proposé une relance de respectivement 70 et 75 milliards. Reste à savoir comment ils seraient répartis. Chaque camp a son idée. Côté démocrate, les experts privilégient l'aide aux classes moyennes et basses, les plus touchées par le chômage et la crise des subprimes. Ce qui pourrait passer par un allongement des allocations chômage, limitées en période de vaches grasses à 26 semaines, et une augmentation des tickets nourriture, dont bénéficient les plus démunis. Sans oublier une baisse d'impôts, mais là aussi, réservée aux familles au bas de l'échelle. Il s'agirait par exemple de faire passer le taux le plus bas (10 % actuellement) à 1 %. Quant aux républicains, ils militent plutôt pour une baisse des impôts sur le revenu, à l'image de celle qu'ils avaient fait voter au Congrès en 2001, date de la dernière récession, qui bénéficierait aux ménages ayant des revenus inférieurs à 100.000 dollars par an. Associés à ce cadeau fiscal, les républicains souhaitent des allègements fiscaux sur les entreprises. Celles-ci auraient la possibilité, comme ce fut déjà le cas, de déduire de leurs impôts une partie de leurs dépenses en équipements.RECONCILIATION ARDUEEnfin, certains envisagent aussi d'accroître les subventions accordées aux États, qui pourraient ainsi acheter une partie de l'immobilier en vente actuellement, pour le louer ensuite aux ménages exposés à la crise. Les points de vue ne sont pas si éloignés, mais encore faudra-t-il les réconcilier pour qu'émerge un " package " du Congrès. Certes, les élus des deux camps ont promis de se placer au-dessus des querelles partisanes. Mais même s'il y a urgence, une telle réconciliation pourrait être ardue. D'autant que certains experts du camp républicain en profitent pour demander dès maintenant la pérennisation de baisses d'impôts temporaires qui expireront en 2010. Une hérésie pour les démocrates pour qui ces cadeaux fiscaux ont essentiellement bénéficié aux riches et qu'une extension au-delà de 2010 n'aurait aucun impact sur la récession qui menace aujourd'hui, alors qu'elles creuseraient un peu plus le déficit budgétaire... De leur côté, les républicains soupçonnent les démocrates de vouloir se lancer dans une série de mesures trop dispendieuses. Le débat, qui fait déjà rage chez les experts, quant à la meilleure solution pour limiter les dégâts d'une éventuelle récession, risque donc de traîner au Congrès. Si ce n'est que George Bush pourrait tenter de donner à cet égard une impulsion décisive à l'occasion de son discours sur l'état de l'Union, le 28 janvier prochain.
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