Un budget allemand peu électoraliste

Dans un an l'Allemagne sera plongée dans la campagne électorale des élections de septembre 2009. Aussi, pour son quatrième budget présenté hier au Conseil des ministres depuis qu'il occupe le fauteuil des finances de la grande coalition Merkel, Peer Steinbrück a voulu défendre le bilan de l'action gouvernementale : " Au début de la législature le déficit structurel de l'État fédéral était de 50 milliards d'euros, nous allons obtenir l'équilibre en 2011, voilà notre performance ", a-t-il répondu aux critiques de l'opposition libérale (FDP) lui reprochant de ne pas mener assez vite la réduction des déficits.PAS DE CADEAUX FISCAUXEn attendant, les citoyens devront s'accommoder de voir la loi d'airain comptable primer sur des cadeaux fiscaux à l'approche des élections. Les réductions d'impôts sont pour l'heure aux abonnés absents, comme Angela Merkel doit le répéter à chacune de ses apparitions publiques. Steinbrück a répété hier que des baisses d'impôts ne seraient pas finançables avant d'avoir atteint l'équilibre budgétaire.Pour l'an prochain, l'État prévoit de dépenser 288 milliards d'euros, soit 5,2 milliards de plus que pour l'année en cours. Près de la moitié des recettes supplémentaires, attendues à hauteur de 11 milliards d'euros, vont être affectées à de nouvelles dépenses. Plusieurs ministères, qui avaient réclamé 8 milliards d'euros de crédits supplémentaires, s'en tirent avec un bonus de 2,8 milliards.Le déficit passe quant à lui de 11,9 à 10,5 milliards d'euros. En 2010, il doit descendre à 6 milliards d'euros puis atteindre l'équilibre l'année suivante et en 2012, comme le prévoit la loi de finances à moyen terme." Ce budget est bien ordonné, mais il manque d'ambition ", a commenté Norbert Walter, chef économiste de Deutsche Bank. " Au moins l'erreur a été évitée de tomber dans le piège des poussées revendicatives de l'opposition de gauche qui sont un défi lancé au gouvernement ", ajoute l'économiste. La discipline budgétaire est toutefois relative, avec des dépenses augmentant de 1,8 %, soit plus vite que le supplément attendu de PIB. Le gouvernement table ici sur 1,2 % de hausse, alors que la Bundesbank, dont le président était présent hier en Conseil des ministres, table sur une fourchette de 1 % à 1,5 %.
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