Un projet solaire sous-dimensionné

Parmi les cinq projets pilotes retenus par la commission européenne pour ancrer dans le concret l'Union pour la Méditerranée (UPM) figure " un plan solaire méditerranéen ". Le sud de la Méditerranée étant particulièrement bien doté en matière d'ensoleillement, l'Europe propose de participer à la construction de 25 fermes solaires capables de produire 20 gigawats. Un projet dans l'air du temps - flambée du pétrole et réchauffement climatique obligent - mais loin d'être à la hauteur des enjeux. Les besoins en énergie de la rive sud de la Méditerranée explosent avec l'accélération de l'urbanisation et le réchauffement climatique. Or, ces pays produisent actuellement autant d'électricité (126 gigawatts) que la France pour une population quatre fois plus importante (240 millions d'habitants).DOUBLEMENT NECESSAIRE DE LA PRODUCTION DELECTRICITEUn doublement de la production d'électricité d'ici à 2020 est nécessaire pour répondre à l'accroissement de la demande générée par l'intensification du cycle de l'eau (dessalement, traitement, transport, irrigation), à l'augmentation rapide de la population et de l'urbanisation au sud de la Méditerranée (78 % de la population vivra en milieu urbain d'ici 2020).L'Office méditerranéen de l'énergie (OME) chiffre à plus de 110 milliards d'euros les investissements nécessaires pour doubler la production d'électricité et assurer son transport. Le plan solaire - et ses 20 gigawatts - de l'UPM apparaît du coup un peu dérisoire. Une ferme solaire coûte plusieurs centaines de millions d'euros. La libéralisation du secteur de l'électricité et l'ouverture aux entreprises du nord dans le cadre de partenariats privé-public ou de joint-ventures semblent donc un préalable indispensable. Une question pour l'instant éludée par le plan solaire de la Commission européenne. Il est vrai qu'il ne compte que huit pages.Création d'un fonds méditerranéenLa Caisse des dépôts française et son homologue italienne, la Cassa depositi e prestiti, lancent InfraMed, un fonds qui investira dans les infrastructures des pays du pourtour méditerranéen. Les deux institutions présentent cette initiative comme une contribution à l'Union pour la Méditerranée. L'objectif de ce fonds, qui devrait être opérationnel en 2009, est d'atteindre un montant global de 600 millions d'euros abondé pour moitié par les deux établissements. InfraMed souhaite s'ouvrir à d'autres investisseurs de long terme et à des fonds souverains partageant la même philosophie.
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