Menace sur l'économie italienne

Tout comme ses voisines allemande et française, l'industrie italienne a mordu la poussière au mois de mai dernier. La production industrielle italienne a en effet reculé de 1,4 % par rapport au mois d'avril, une mauvaise performance qui a surpris par son ampleur. Patronat et syndicats sonnent l'alarme sur ce revers pour le secteur industriel, élément clé de la troisième économie de la zone euro. " Notre inquiétude est au maximum ", a déclaré Emma Marcegaglia, la présidente du patronat italien (Confindustria). " C'est un chiffre très mauvais et depuis un moment déjà nous soulignons que l'économie va mal, qu'il faut faire très attention et que nous sommes dans une phase de détérioration de la conjoncture ", a-telle précisé.La chute de la production industrielle se fait déjà sentir sur l'emploi. Au début de la semaine le premier groupe industriel du pays, le constructeur automobile Fiat, a annoncé la mise en chômage technique du gros de ses 28.720 ouvriers dans quatre de ses six usines en Italie. Confronté à une baisse de ses ventes, notamment sur son marché national, le constructeur n'a pas hésité à mettre son personnel une semaine par mois au chômage jusqu'à la fin de cette année.Le phénomène est plus général. L'observatoire du syndicat CGIL fait ainsi état d'une hausse de 22,4 % du nombre d'heures de mise en chômage technique en un an, à la lumière des chiffres de janvier à avril derniers. " Après cette évolution de début d'année, le chômage technique est en pleine explosion et les entreprises y auront recours de plus en plus ", explique à La Tribune Susanna Camusso, secrétaire confédérale de la CGIL." L'industrie italienne souffre plus que ses voisines car elle était en pleine transformation : des firmes se sont rénovées et internationalisées et s'en sortent mais beaucoup d'autres continuent à mourir à un rythme élevé ", souligne Luca Paolazzi, chef économiste de Confindustria, qui ne table que sur une croissance de l'économie transalpine de 0,1 % pour 2008.BAISSE DE LA CONSOMMATIOND'après la CGIL, cette crise est due à la baisse de la consommation des ménages. " Même la consommation de produits alimentaires est en baisse alors les gens ont tendance à différer leurs achats de biens durables ", comme l'électroménager. Susanna Camusso critique surtout " comment cette crise est gérée par le gouvernement Berlusconi : il faudrait une politique de soutien des revenus des ménages mais aussi d'aide à l'investissement, à la recherche et l'innovation des firmes, ce qui n'est pas fait par le gouvernement ".
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