Le Bundestag adopte le volet social du plan d'austérité

Après plus de cinq heures de discussion enflammée, le Bundestag a adopté vendredi avec une courte majorité 5 des 6 lois sociales du programme d'emploi et d'action du gouvernement Kohl qui devait permettre initialement d'économiser en 1997 jusqu'à 50 milliards de marks dans les dépenses publiques et 20 milliards dans les budgets sociaux. Il a été décidé que la loi réglementant les licenciements s'appliquerait aux entreprises ayant au moins 10 salariés (contre 5 actuellement). La disposition n'entrera en vigueur qu'après une période transitoire de trois ans. Les indemnités maladies sont ramenées à 80 % du salaire net pendant les six premières semaines, sauf s'il s'agit de maladie ou d'accident liés au travail. Le salarié peut préférer renoncer à un jour de vacances par semaine de maladie. Après six semaines, les indemnités seront réduites de 10 %. La loi, cependant, ne s'appliquera qu'au maximum à 20 % des salariés, les autres étant protégés par des accords spécifiques dans leurs conventions collectives. Sont prévues aussi des coupes dans les remboursements maladies et dans les cures. Une séance exceptionnelle fixée au 9 juillet doit permettre d'adopter le volet retraite, qui n'a pu être soumis au vote compte tenu de modifications décidées en dernière minute par le ministre du Travail Norbert Blüm. Le 19 juillet, les lois seront soumises au Bundesrat, la Chambre Haute représentant les Länder, qui, compte tenu de la majorité SPD, devrait les repousser. Une commission de conciliation entre les deux chambres devra en août trouver des compromis, au moins sur les lois qui doivent recevoir l'aval du Bundesrat. Une réunion exceptionnelle du Bundestag est prévue le 29 août. Le vote ultime au cours duquel la coalition devra assurer une majorité qualifiée (337 voix, soit au maximum quatre défections dans le camp de la coalition gouvernementale) doit avoir lieu le 13 septembre. « Le programme d'économies est une déclaration de guerre aux salariés et est inacceptable sachant qu'on ne peut pas tolérer plus d'injustice sociale dans notre société », a lancé au cours du débat le chef du SPD, Oskar Lafontaine. Et de critiquer l'absence de vraies mesures pour réduire le chômage qui coûte pourtant 150 milliards de marks par an. Les Verts ont déploré que les arrêts de maladie liés à la grossesse ne soient pas épargnés. Le ministre du Travail s'est défendu en assurant que « la RFA est et restera un Etat social » mais qu'il fallait réagir aux changements intervenus dans l'économie mondiale si l'on veut préserver les emplois. Les syndicats ont continué leur protestation, assurant que le mouvement se poursuivrait tout au long de l'été. Dieter Schulte, le président du DGB, la confédération qui regroupe presque la totalité des syndicats allemands, a indiqué qu'il ne participerait pas à la table ronde avec le gouvernement prévue initialement le 3 juillet. Bénédicte de PERETTI, à Munich
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