Présidence européenne : le nouveau défi de Dini

Maintenu à la tête du gouvernement italien (lire encadré ci-dessous), Lamberto Dini aura donc pour tâche de faire de la présidence italienne de l'Union européenne, qui s'est ouverte officiellement hier, un succès. S'il parvient, dans les jours qui viennent, à former un nouveau gouvernement soutenu par une majorité de parlementaires et, comme il le souhaite ardemment, à écarter la menace d'élections législatives anticipées pendant le premier semestre de l'année, le président du Conseil italien aura alors les atouts en mains pour y parvenir. Pour autant, la réussite n'est pas garantie. Le président de la Commission, Jacques Santer, arrive dimanche à Rome pour tracer les contours d'une présidence qui s'annonce chargée. L'événement le plus marquant sera sans doute l'ouverture, les 29 et 30 mars, à Turin, de la conférence intergouvernementale (CIG) destinée à réformer les institutions de l'Union européenne. Conscient de la distance qui peut séparer les experts de l'homme de la rue sur cette question, Lamberto Dini a souhaité il y a quelques jours que la conférence se concentre sur « les questions dont les citoyens peuvent aisément comprendre le bien-fondé ». Il faudra aussi trancher sur la forme : doit-on prévoir pour le 29 mars la tenue d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que Rome le souhaite ? Paris n'y est pas favorable. Mais au Quai d'Orsay, on assurait vendredi que malgré la brouille récente à propos des essais nucléaires français, « la France coopérera étroitement avec l'Italie pour assurer le succès de la présidence ». Le ministre français des Affaires étrangères s'en entretiendra avec son homologue italien « prochainement ». Autres dossiers considérés prioritaires à Rome : la relance de l'emploi - grâce à une meilleure utilisation des fonds structurels et au démarrage de grands projets d'infrastructure -, le renforcement de la coopération européenne en matière de police et de justice et la mise en place de liens plus étroits avec le reste de la Méditerranée. Une chose est sûre : le gouvernement italien fera tout pour que la présidence qui s'ouvre ne laisse pas le même souvenir que la précédente, il y a cinq ans. Une présidence que The Economist, le magazine britannique, avait alors comparé à un autobus conduit par les Marx Brothers. THIERRY ARNAUD
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