Le déferlement des pompes à chaleur

Au premier semestre 2008, 50.000 foyers de l'Hexagone se sont équipés de pompes à chaleur (PAC). Et le rythme ne s'est pas ralenti ensuite, loin de là, puisque plus de 150.000 équipements de ce type ont été installés en France l'an dernier. Un succès qui a surpris jusqu'aux promoteurs de cette technologie.Très plébiscités, les modèles aérothermiques chauffent 87 % des ménages conquis. Sur ce type de PAC, les calories nécessaires au chauffage de l'habitat sont captées grâce à l'air environnant, sur le même principe qu'un réfrigérateur. performance supérieureCes ventes record peuvent surprendre pour un procédé bien moins connu que les énergies solaires ou éoliennes, mais qui s'expliquent par une performance énergétique supérieure. Par exemple, 1 kWh d'électricité suffit à produire 3,5 kWh de chaleur. Une efficacité qui fait rougir les chauffages électriques et ravit les porte-monnaie. Soutenues par le gouvernement, la plupart des installations sont éligibles à un crédit d'impôt. Les modèles d'entrée de gamme coûtent, selon la surface, entre 6.000 et 9.000 euros et peuvent atteindre les 20.000 euros pour les plus sophistiqués. Amorties après seulement cinq à six ans d'utilisation, les PAC ont une longévité de dix à vingt ans, assurent les constructeurs. « Quelques contrôles d'étanchéité, du fonctionnement des ventilateurs et des connexions électriques suffisent à assurer la pérennité des installations », explique Serge Brésin, délégué aux énergies renouvelables du Syndicat national des entreprises du froid.Pour produire un chauffage optimal dans un environnement où l'air extérieur est vraiment froid, un autre type de PAC est préférable : les systèmes géothermiques, dont 19.430 exemplaires ont été commercialisés en France en 2008 (soit 13 % des ventes). Dans ce cas, les calories nécessaires au chauffage sont puisées dans le sol. Là aussi, l'efficacité énergétique est très satisfaisante et supérieure à celle des installations électriques. Seule ombre au tableau environnemental, les fluides frigorigènes, à base d'hydrochlorofluorocarbures (HCFC), polluent, en cas de fuite, 2.000 fois plus que le CO2. La manipulation de ces derniers est donc un enjeu majeur, d'autant que l'Union européenne soutient le développement des PAC, précisément à la condition que les fluides ne provoquent plus de pollution d'ici à 2012. « Cette épée de Damoclès au-dessus de la tête des constructeurs de pompes motive un suivi rigoureux des installations », commente Serge Brésin.Actuellement, 15 % des fluides frigorigènes relevés dans la nature sont imputables aux dysfonctionnements des PAC. Un gros point noir qui n'empêche ni les propriétaires de logements individuels, ni les pourvoyeurs de collectifs de se tourner vers ce chauffage renouvelable, mais pas tout à fait écologique.Marie GuineAmorties après seulement cinq ou six ans, ces installations ont une durée de vie de dix à vingt ans.
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