La logistique se soucie de l'environnement

Sous la pression médiatique, politique et économique, les entreprises sont passées des bonnes intentions aux actes en matière de responsabilité sociétale et environnementale. Pour certains acteurs, cela passe par l'intégration dans leur stratégie d'entreprise d'une démarche de logistique durable. Ce sont d'abord les réalisations environnementales des logisticiens qui viennent à l'esprit. Ainsi, les bâtiments logistiques neufs, en attendant d'être à énergie positive, intègrent des centrales photovoltaïques, une gestion thermique améliorée, des systèmes de récupération des eaux pluviales, etc. Mais transporteurs et chargeurs (les industriels qui font voyager leurs marchandises) ne sont pas en reste : ils ont fait de gros efforts pour améliorer leur image peu reluisante de pollueurs. Si le transport routier demeure le premier émetteur de CO2, les entreprises ont adopté de nouvelles normes de motorisation moins consommatrices en carburant, repensé les circuits de collecte et de distribution et mis en place des outils de calcul des émissions de gaz à effet de serre (GES).Exemple emblématique, Monoprix a pris le chemin de la logistique durable il y a plusieurs années. Associée aux réflexions d'un groupe de travail réunissant la direction francilienne de l'équipement, le conseil régional, la mairie de Paris et RFF (Réseau Ferré de France), Monoprix a en effet été la première entreprise à opter pour un approvisionnement multimodal de ses magasins dans la capitale. Des wagons de fret partent chaque jour des entrepôts situés à Combs-la-Ville pour arriver jusqu'à une plate-forme d'expédition intra-muros, à Paris Bercy. Plus de 120.000 tonnes de produits suivent ainsi ce chemin chaque année, soit l'équivalent d'un convoi de 16 à 20 wagons par jour. Les magasins parisiens sont ensuite approvisionnés quotidiennement grâce à une flotte de camions roulant au GNV (gaz naturel pour véhicules) ? la plus importante en France ?, équipés pour réduire les nuisances sonores. Chaque année, ce sont 340 tonnes de CO2 et 19 tonnes d'oxyde d'azote qui sont ainsi « évitées ».charte d'engagementMalgré les efforts des entreprises, le transport routier demeure le premier mode de déplacement de marchandises en Europe et il continue à croître (la hausse atteint 46 % depuis 1986). Heureusement, les transporteurs rivalisent d'initiatives durables. Nombre d'entre eux ont ainsi accéléré le renouvellement de leurs flottes et adopté des motorisations conformes aux dernières normes en vigueur (Euro IV et Euro V). Par ailleurs, une dizaine de grandes entreprises de messagerie et du transport routier de marchandises ont signé, fin 2008, une charte d'engagement volontaire pour la réduction des émissions de CO2 avec l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Par cet accord triennal, les signataires s'engagent à éviter l'émission de près de 90.000 tonnes de CO2 et à réduire leur consommation de plus de 20 millions de litres de gazole.Seule ombre au tableau : l'intermodalité qui reste le parent pauvre de la logistique. Même si quelques solutions sont testées (comme celle associant Danone Eaux France, les brasseries Kronenbourg et Nestlé Waters), le chantier reste grand ouvert. nles transporteurs ont repensé les circuits de collecte et de distribution.exergue colfine
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