La banque régionale du Bade- Wurtemberg, LBBW, se montre encore très prudente. Hier, la banque de Stuttgart a confirmé une perte nette de 2,06 milliards d'euros sur l'année 2008, en raison principalement de 3,27 milliards d'euros de dépréciations et de provisions. Depuis l'été 2007, la crise a pesé pour 4 milliards d'euros dans les comptes de la première Landesbank d'Allemagne et un tiers de cette somme ne devrait pas, selon la banque, être récupéré. primes de risque élargiesPour son président, Siegfried Jaschinski, l'horizon reste encore bien trouble. « La crise a encore laissé des marques négatives en janvier », a-t-il constaté, évoquant notamment l'élargissement des primes de risque sur les entreprises et certains États qui pourrait encore peser sur les comptes de sa banque. Compte tenu de la glissade de l'économie réelle, Siegfried Jaschinski n'a pu que conclure que « 2009 sera encore une année difficile ».Pour franchir le cap, LBBW entend accélérer son offre pour les PME, considérant que la concentration des banques privées outre-Rhin lui ouvre de nouvelles possibilités. Mais il faudra avant cela en passer par une recapitalisation, déjà prévue, de 5 milliards d'euros de la part de ses actionnaires (Land de Bade-Wurtemberg, ville de Stuttgart, caisses d'épargne), qui permettra de faire passer son taux de solvabilité « tier one » de 6,1 % aujourd'hui à 9 %. Siegfried Jaschinski s'est dit convaincu que la Commission européenne n'entraverait pas cette opération et n'exigera ni la cession du groupe, ni une inflexion stratégique comme cela a été le cas pour WestLB (lire « La Tribune » du 27 mars). LBBW examine également l'opportunité de demander à l'État fédéral une garantie de 10 milliards d'euros pour lever des fonds. Preuve que le groupe est loin d'être sorti de la tempête. R. G., à Francfort

latribune.fr

14 Avr 2009, 1:36

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