« Il n'a pas pu entrer par la porte, il entre par la fenêtre », commente un proche. Richard Descoings, le médiatique directeur de Sciences po Paris, fait un beau pied de nez à l'État. En novembre, ce dernier, pressé de vendre au meilleur prix une partie de son patrimoine, a préféré céder l'ancien siège des Ponts et Chaussées à la Foncière des 6e et 7e arrondissements de Paris pour 61 millions d'euros alors que Sciences po, dont les 2.000 élèves étouffent dans ses locaux parisiens, en offrait 35 millions. Qu'à cela ne tienne, Richard Descoings s'est empressé de joindre l'acquéreur. À la faveur d'un changement de direction, les négociations se sont engagées : Sciences po va louer les 10.000 m2 de l'hôtel de Fleury. Un bail emphytéotique de 18 ans, assorti d'une clause de possibilité d'achat, a été signé hier (le projet doit être annoncé aujourd'hui en interne) à un prix défiant toute concurrence dans le quartier : 350 euros TTC le mètre carré par an?En attendant de devenir propriétaire des murs, Sciences po va « étaler les travaux, évalués à 20 millions d'euros, faire des économies et lever des fonds », explique Richard Descoings. Le fait que des donateurs participent à la rénovation de cet hôtel particulier du XVIIIe siècle facilite les choses. Autre source de financement, la libération de 4.000 à 5.000 autres mètres carrés de location (sur les 16.000 m2 que loue actuellement Sciences po pour environ 5,5 millions), pour 1,5 à 2 millions d'euros, soit la moitié du nouveau loyer. ConcentrationL'objectif est d'abandonner ainsi 5 à 10 sites parisiens (sur les 37 actuels) et de concentrer les disciplines économiques sur un même lieu. Et surtout d'augmenter les effectifs dès la rentrée prochaine (600 élèves supplémentaires sont attendus), cet afflux additionné à l'augmentation en cours des frais de scolarité devant aussi servir à financer la croissance. C. J.

latribune.fr

14 Avr 2009, 1:33

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