scénario gris Les marchés actions sont déjà bien valorisés

« Une belle floraison n'est pas le gage d'une vendange réussie. » Lors d'une récente conférence de presse, William De Vijlder, responsable de la stratégie d'investissement chez Fortis Investments, a filé la métaphore viticole pour exprimer ses doutes quant à la poursuite du rally boursier entamé le 9 mars dernier. Des doutes partagés par la plupart de ses confrères. À l'exception de Global Equities et de Natixis Asset Management, qui conseillent aux investisseurs de faire la part belle aux actions dans leurs portefeuilles, la majorité des sociétés de gestion jouent la sécurité en préférant les obligations d'entreprises aux actions. Car si les stratégistes estiment que l'économie mondiale a touché son point bas, ils n'entrevoient pour autant qu'une reprise très lente de l'activité.À cet égard, les résultats semestriels des entreprises américaines et européennes, qui commenceront à être publiés au cours des prochains jours, sont très attendus par les analystes financiers. Moins pour les résultats eux-mêmes que pour les perspectives des sociétés pour le second semestre. L'attention des analystes se concentrera sur les carnets de commandes des entreprises, pour tenter d'y déceler des signes tangibles de reprise économique, ou, tout au moins, de stabilisation. « Une remontée de la consommation des particuliers est nécessaire pour éviter que le marché des actions ne retombe à un plancher », insiste Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia Asset Management. Les experts se focaliseront également sur les programmes de réduction de coûts, afin d'évaluer le potentiel de redressement des marges des entreprises.On le voit, les investisseurs ont désormais besoin de concret. Le seul espoir d'amélioration de l'économie mondiale, qui a entraîné un bond de 30 % à 40 % des indices boursiers mondiaux depuis le 9 mars, ne suffit plus. Surtout que, après cette envolée, les marchés d'actions mondiaux sont aujourd'hui assez bien valorisés, avec un PER (price earning ratio ou rapport cours sur bénéfice par action) de l'ordre de 14, selon Philip Lawlor, directeur de la stratégie d'investissement chez Nomura, contre une moyenne de 13,7 au cours des cinq dernières années.Conséquence, la moindre déception sur les perspectives des sociétés risque d'inciter les investisseurs à prendre leurs bénéfices. « Les marchés ont besoin de reprendre leur souffle », renchérissait le 16 juin Yves Maillot, directeur des investissements chez Robeco, dans le cadre d'une conférence de presse. Les marchés d'actions pourraient ainsi baisser de 10 % à 15 %, à court terme, d'après Yves Maillot. Christine Lejouxla moindre déception sur les perspectives des sociétés risque d'inciter à des prises de bénefices.
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