Quand Shanghai éternue

La chute de la Bourse de Shanghai, intervenue hier (? 6,74 %), appartient au monde des superlatifs. C'est le plus fort repli depuis juin 2008. Et la perte de l'indice enregistrée au mois d'août (? 21,8 %) est la deuxième plus forte baisse mensuelle en quinze ans. Fort heureusement, elle n'a pas affecté plus que de raison l'ensemble des places financières qui n'ont subi que quelques prises de bénéfices après avoir, contrairement aux actions chinoises, connu un été plus que favorable. Rien à voir avec l'effet produit par le faux pas des Bourses chinoises ? pourtant moindre (? 5,79 %) ? du 17 août dernier ! On aurait pourtant tort de ne voir dans la bronca de l'indice chinois qu'un simple phénomène local. Non seulement parce que la capitalisation boursière chinoise rivalise avec celle de Londres. Mais aussi, en raison des craintes que fait peser le pilotage très fin de l'économie de l'ex-empire du Milieu. Certes les autorités chinoises gardent la main. Elles sont parvenues à stopper la spéculation et à prévenir une nouvelle bulle du crédit. En témoigne l'octroi de crédits nouveaux, tombé sous les 300 milliards de dollars le mois dernier, contre 355,9 en juillet, et? 1.530 milliards en juin. De quoi s'inquiéter du ralentissement qui va de pair pour la troisième puissance mondiale. S'il est vain d'opposer le consommateur américain au chinois qui ne peut pas encore prétendre au rôle de locomotive de l'économie mondiale, les usines chinoises constituent d'ores et déjà un rouage essentiel dans la bonne marche des affaires de la planète. Un ralentissement trop marqué en Chine produira des conséquences bien au-delà de ses voisins immédiats, qui ont certes été les premiers à bénéficier du plan de relance à 586 milliards de dollars. Au même titre que les producteurs de matières premières qui ont touché les dividendes de la politique de surstockage de produits stratégiques au premier semestre. Aujourd'hui, la dépendance des pays de l'OCDE à l'égard de la Chine est aussi forte que celle des constructeurs automobiles à l'égard des équipementiers ! Christophe Tricaud
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