L'emploi, défi prioritaire du prochain gouvernement nippon

électionsEst-ce un mauvais présage pour la nouvelle majorité parvenue au pouvoir au Japon à l'issue des législatives de dimanche ? Le typhon Krovanh a occasionné hier deux blessés dans la région de Tokyo et une trentaine d'annulations de vols internationaux. Pour beaucoup de commentateurs, les vents ne sont guère porteurs pour le Parti démocrate du Japon (PDJ), qui a raflé 308 des 480 sièges de la chambre basse et chassé le Parti libéral-démocrate (PLD) du sommet de l'État. Malgré quelques signes de reprise, l'économie de l'archipel, très dépendante de la demande internationale, demeure fragile au moment où les défis sociaux promettent d'être coûteux. Parmi eux, l'emploi s'est imposé comme l'une des grandes priorités du prochain Premier ministre, Yukio Hatoyama, qui devrait être élu à ce poste d'ici deux semaines. Le taux de chômage a atteint 5,7 % en juillet, un record depuis la dernière guerre. « Il pourrait grimper à 6,5 % mi-2010 », prévoit Raymond Van der Putten, économiste chez BNP Paribas. Dans un pays qui s'est longtemps targué de pratiquer l'emploi à vie, le coup est rude. D'autant que ce taux ne reflète pas la véritable ampleur du phénomène. « Beaucoup de salariés inemployés restent dans leur entreprise grâce aux subventions de l'État », souligne Raymond Van der Putten, « et pourraient être licenciés si la demande tarde trop à redémarrer », ajoute-t-il.fragile repriseL'emploi est l'une des pierres angulaires de la fragile reprise qui se dessine. La dégradation du marché du travail, conjuguée à la volonté des entreprises d'améliorer leur compétitivité, pèse lourdement sur les revenus des salariés, en recul de 4,8 % en juillet après une baisse de 7 % en juin. « Les perspectives de la demande intérieure demeurent faibles », commente Capital Economics. Avec à la clé de vives pressions déflationnistes (? 2,2 % en juillet).Durant la campagne, le PDJ s'est engagé à augmenter les indemnités chômage et à accorder 100.000 yen par mois (752 euros) aux chercheurs d'emplois en formation. Et selon des économistes, le futur gouvernement pourrait mettre en place d'ici à octobre un train de mesures pour créer des emplois. De leur côté, les marchés surveillent l'endettement public, supérieur à 170 % du PIB. « Une dette impressionnante mais qu'il faut relativiser car la Banque du Japon, une institution publique, en détient la moiti頻, rappelle Raymond Van der Putten.Une lueur d'espoir toutefois : la Bank of Japan (BOJ) a annoncé hier que la production manufacturière a augmenté plus que prévu en juillet (+ 1,9 %).
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