Amélioration en trompe-l' ? il pour le secteur extérieur espagnol

conjonctureIl est des améliorations qui peuvent constituer un leurre, et celle du secteur extérieur espagnol en est une. Apparemment, il réduit son déséquilibre de manière spectaculaire. Selon les chiffres rendus publics hier par la Banque d'Espagne, le déficit des paiements courants, traditionnellement l'un des plus importants du monde, est en train de fondre : il s'est réduit en glissement annuel de 58 %, à 3,33 milliards d'euros, durant le premier semestre de 2009. Un bon résultat dû exclusivement à la balance commerciale, dont le déficit, de 21,8 milliards, est inférieur de 55 % à celui du premier semestre de 2008.Mais une telle embellie s'explique uniquement par la dégringolade des achats à l'étranger liée à l'atonie de la demande intérieure. Tant celle des particuliers (la consommation des ménages a baissé au deuxième trimestre de 5,9 % en glissement annuel) que celle des entreprises (l'investissement en biens d'équipement s'est écroulé de 29 %). Résultat : une baisse de 32 %, au premier semestre, des importations? qui masquent opportunément le fait que les exportations, elles aussi, ont reculé de 21 %. première causeLe marasme qui règne dans les pays de l'Union européenne, qui absorbent à eux seuls 70 % des ventes espagnoles à l'étranger, en est évidemment la première cause. Et le gouvernement de Madrid assure que les premiers frémissements de la reprise en France et en Allemagne doper sont les exportations hispaniques.Reste que l'Espagne souffre d'un problème récurrent : celui de la faible compétitivité internationale de ses produits, conséquence d'un modèle qui a longtemps négligé les gains de productivité. Ainsi, au premier semestre, ses ventes n'ont augmenté qu'en direction de quatre pays : Inde, Algérie, Nigeria et Corée du Sud, qui demeurent des marchés marginaux (ils n'absorbent ensemble que 2,6 % du total des exportations espagnoles). Et parmi les 47 secteurs exportateurs retenus par le ministère de l'Industrie, à peine sept ont vu progresser leurs ventes à l'étranger au premier semestre. Th. M. à Madrid
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