les magazines se serrent la ceinture

Une « annus horribilis » pour la presse écrite en 2009. Le diagnostic fait par Ernesto Mauri, président de Mondadori France («?Closer », « Biba »?) semble partagé. Depuis deux semaines, les plans d'économie se sont enchaînés chez les éditeurs de magazines. Alors que les ventes se maintiennent (+ 0,03% en 2008 selon l'OJD), les recettes publicitaires, d'où les magazines tirent une part importante de leurs revenus, se sont effondrées de « 8 à 10 % » sur le seul mois d'octobre, témoigne Ernesto Mauri. Dans ses dernières prévisions, France Pub (groupe Hersant Média) confirme la tendance et table pour 2009 sur un recul de 4,5 %.Les réactions n'ont pas tardé. Troisième éditeur de magazines en France avec près de 30 titres, Mondadori réfléchirait à un plan de départs volontaires. Selon une source syndicale, le contenu de ce plan ne sera pas connu « avant Noël ».«?PLAN D'adaptation?»De son côté, Marc Feuillée, le président du directoire de l'Express-Roularta (« L'Express », « L'Expansion ») a confirmé vendredi, aux salariés du groupe, un plan d'économie de 10 millions d'euros. « Notre objectif est de se prémunir contre une dégradation de la conjoncture sur le premier semestre 2009 » souligne-t-il. Le groupe vise une économie de 5 millions sur les charges d'exploitation de l'entreprise, et de 5 autres sur la masse salariale via un guichet de départs volontaires (entre 40 et 50 postes) et un gel des salaires en 2009.Prisma Presse, l'éditeur de « Voici » et « Femme actuelle », a d'ores et déjà mis en place un « plan d'adaptation » pour se préparer à 2009. Il comprend une réduction des frais courants et extérieurs (piges, CDD), une trentaine de départs volontaires ainsi qu'un déménagement en banlieue parisienne. Autre mesure, alors que la publication du trimestriel « Dogs » a été stoppée, Prisma pourrait poursuivre le ménage dans ses titres. « Si d'autres titres passent dans le rouge sans aucune perspective de redressement, nous les arrêterons. Mais, à ce jour, cela ne concerne aucune de nos publications » affirme Fabrice Boé, PDG du groupe. Une conjoncture qui ne semble pas des plus favorables au lancement de nouveaux titres. Hormis l'adaptation française de l'hebdomadaire féminin haut de gamme « Grazia » (Mondadori) dont la sortie est prévue au printemps 2009, les projets de lancement marquent le pas. Chez Condé Nast, on évoque maintenant « 2010 plutôt que 2009 » pour les projets de lancement des magazines « Wired », « Vanity Fair » et « Condé Nast Traveler », tandis que le groupe Marie-Claire garde le silence sur l'adaptation française de l'hebdomadaire « Look ». cécile barbière
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