Des taux durablement bas

Difficile d'imaginer un environnement aussi porteur pour les obligations gouvernementales en 2009 qu'en 2008. La fuite vers les emprunts d'État et la baisse spectaculaire des taux directeurs des banques centrales ont en effet été à la mesure de la crise. Résultat : les rendements des principaux emprunts d'État (qui évoluent en sens inverse de leur prix) ont enfoncé tous les planchers. En décembre, au plus bas, les taux d'intérêt à 10 ans ont touché 2,95 % en zone euro (sur le Bund allemand) et 2,21 % aux États-Unis.En dépit des niveaux de valorisation atteints, la majorité des professionnels du marché obligataire et des gérants restent confiants. « Les taux longs devraient continuer à baisser début 2009, nourris par le couple croissance-inflation et par la poursuite des baisses de taux directeurs », estime-t-on chez Groupama Asset Management. Non seulement la plupart des pays s'enfoncent dans la récession et sont menacés par la déflation, mais les politiques menées par les banques centrales vont soutenir le marché des emprunts d'État.surliquidité entretenueLa Banque centrale européenne devrait continuer à abaisser son principal taux directeur dès janvier, si l'on en croit les économistes. Quant à la Réserve fédérale américaine, elle a déjà ramené le sien au plus bas niveau possible ? le taux cible des fonds fédéraux devrait évoluer dans une fourchette comprise entre 0 % et 0,25 %. Surtout, elle va mener une politique dite « d'assouplissement quantitatif », notamment en achetant les titres mis à l'index par le marché. De quoi entretenir une surliquidité qui, compte tenu de l'aversion au risque, vient alimenter la hausse des emprunts d'État (c'est-à-dire la baisse des rendements).À moyen terme, le marché des titres « sans risque » pourrait cependant se révéler périlleux. En particulier dès que les investisseurs jugeront que les autres catégories d'actifs redeviennent attrayantes. Les rémunérations des emprunts d'État n'étant pas de nature à les retenir? Mais, si une remontée modérée des taux longs est envisageable, la plupart des analystes excluent formellement un « krach » obligataire. La Fed a en effet prévenu qu'elle était prête à intervenir sur le marché en achetant des bons du Trésor, ce qui représente une force de rappel non négligeable. Et, surtout, elle évitera ainsi qu'une hausse trop brusque des taux d'intérêt à long terme n'étouffe la reprise. Sophie Rolland
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