Sarkozy ? : les réformes continuent

Du classique. Entre les v?ux « innovants » pour 2008, émaillés par un appel à une « politique de civilisation » sur fond de polémique à propos du style « bling-bling » du nouvel hôte de l'Élysée, et ceux présentés mercredi soir, il y a une année consacrée par Nicolas Sarkozy à endosser l'habit présidentiel. Pour ce rituel du 31 décembre, le chef de l'État s'inscrit désormais dans la lignée de ses prédécesseurs, appelant à la solidarité et au rassemblement du « peuple français », tout en pensant beaucoup à la politique étrangère (il sera lundi au Proche-Orient). Seule concession à l'évolution des m?urs?: un format plutôt raccourci, de moins de 10 minutes. Cette sobriété sied à la période actuelle?: après une année 2008 « rude », selon le mot du président, celui-ci s'attend à de « grandes difficultés » en 2009. « garder son sang-froid »Comment les surmonter et faire face à une récession qui s'annonce comme la plus sévère de l'après-guerre (la BNP s'attend à un plongeon de 2 % du PIB en 2009)?? Le plan de relance y contribuera, affirme le chef de l'État, qui ajoute?: « Nous serons pragmatiques, attentifs, réactifs et s'il faut faire davantage, nous le ferons mais en gardant notre sang-froid. » Une manière de répondre au PS qui réclame un nouveau plan. Dans les faits, l'exécutif n'est pas prêt pour adopter de nouvelles mesures, alors que toutes celles annoncées le 4 décembre ne sont pas votées. Et il n'a pas une idée précise des leviers qu'il conviendrait d'actionner face à une crise profonde et durable. Voilà pourquoi le président est passé vite sur le sujet, préférant insister sur les nécessaires réformes. Annonçant presque de la sueur et des larmes, Nicolas Sarkozy estime aussi que « nous devons nous préparer » à un « monde nouveau » qui va « naître de cette crise », en « travaillant plus, en investissant davantage » et « en poursuivant des réformes qu'il n'est pas question d'arrêter car elles sont vitales pour notre avenir ». chantiers disparatesLes difficultés économiques ne doivent donc pas conduire à la moindre pause réformatrice. À cet égard, le chef de l'État précise le menu pour 2009?: il cite d'abord l'hôpital, la formation professionnelle, l'organisation territoriale et la recherche. Sans oublier, ensuite, la « nécessaire » réforme du lycée récemment ajournée. Autant de chantiers disparates, sur lesquels le gouvernement a déjà avancé. S'agissant de l'hôpital, il avait été question que le projet de loi « hôpital, patients, santé et territoire », déjà adopté par le Conseil des ministres, soit examiné dès l'automne 2008. Il n'en a rien été, et ce projet, qui vise notamment à mieux gérer les hôpitaux publics, sans bouleverser l'existant, sera donc sans doute voté au premier semestre. La formation professionnelle fait l'objet d'une négociation entre partenaires sociaux, dont les premières conclusions sont jugées décevantes par le chef de l'État. Reprendre la main provoquera des grincements de dents. Enfin, la réforme des collectivités locales, confiée à Édouard Balladur, relève du casse-tête et présente de grands risques d'enlisement lors des débats parlementaires.
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