« Nous privilégions les critères sociaux »

Philippe Kaspi (*), Agence nationale pour les chèques-vacances Comment est né le projet d'investir près d'un tiers de votre portefeuille dans l'ISR??Nous souhaitions qu'une partie de nos placements financiers soit en adéquation avec notre mission sociale de favoriser le départ en vacances des salariés et des personnes défavorisées. Cet objectif n'a été rendu possible qu'après l'évolution de notre statut en janvier 2007. Il a été alors décidé qu'une partie significative de notre portefeuille, dont les encours s'élèvent à 1 milliard d'euros, serait investie dans des fonds ISR. Début 2008, nous avons engagé une réflexion et notamment pris contact avec le Fonds de réserve pour les retraites afin de nous inspirer de son expérience. Nous avons aussi travaillé avec le cabinet de conseil Bfinance pour constituer notre cahier des charges. À l'issue de ce travail, un appel d'offres a été lancé le 31 octobre 2008 pour la gestion d'un FCP monétaire et d'un FCP obligataire, représentant chacun un mandat de 150 millions d'euros. Nous avons reçu 14 offres et annoncerons fin février le nom des deux sociétés de gestion sélectionnées.Quel cahier des charges imposez-vous aux gérants??Nous devons tout d'abord respecter les contraintes imposées par l'État, c'est-à-dire ne pas investir dans des actions ni dans des titres dont la notation serait inférieure à AA. Ensuite, notre politique en matière d'ISR n'a pas retenu les critères environnementaux car ceux-ci sont peu représentés dans notre activité de service. De fait, notre mission sociale nous incite à mettre l'accent sur les critères sociaux et de gouvernance. Nous souhaitons par exemple que les entreprises émettrices n'utilisent pas le licenciement comme variable à l'investissement ou encore qu'elles aient établi un code de déontologie. Le recours à des produits de titrisation est exclu et les possibilités de proposer des fonds de fonds limitées. Et pour rendre notre approche la moins contestable possible, nous ferons appel à une agence de notation extra-financière pour évaluer notre investissement. Celle-ci devrait être choisie par appel d'offres courant 2009.En termes de performance, qu'attendez-vous d'un fonds ISR??La performance est un élément important car nous serons prochainement engagés dans un contrat d'objectifs avec l'État. L'ISR a tendance à lisser la performance sur le long terme, offrant des rendements plus réguliers, ce qui est une bonne chose pour nous. Enfin, nous avons pu constater que l'ISR n'était pas moins performant que la gestion classique. Propos recueillis par L. G.(*) directeur général de l'ANCV.
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