Royal se prépare « sérieusement » pour 2012

Son personnage de roman préféré est Edmond Dantès, le sombre héros vengeur d'Alexandre Dumas. Mais Ségolène Royal ne veut retenir que la « persévérance » du comte de Monte Cristo. Dans le livre d'entretiens, « Femme debout », qu'elle cosigne chez Denoël avec la journaliste Françoise Degois, l'ex-candidate à la présidentielle de 2007 sème ses cailloux pour 2012. D'abord en tentant de comprendre l'adversaire, Nicolas Sarkozy, qu'elle décrit avec férocité comme « un petit gamin heureux d'être au milieu de ses nouveaux jouets », mais dont elle constate aussi qu'il « s'épaissit ». « Il ne faut pas le sous-estimer car il est redoutable », insiste-t-elle. Ensuite, en détaillant sa propre préparation : « Je me structure beaucoup plus, je me discipline [?]. Je vais continuer à fédérer, à faire tenir ensemble mon équipe politique sans laquelle rien n'est possible. » Réunis samedi à Paris, les membres du courant royaliste « L'espoir à gauche », emmenés par le député européen Vincent Peillon, se sont définis comme la « colonne vertébrale de la reconstruction de la gauche de gouvernement ».DéterminationEt Ségolène Royal, qui assistait au Forum social de Belém, au Brésil, a estimé qu'il n'y avait pas de « barrière infranchissable » entre cette gauche de gouvernement, les mouvements sociaux et l'extrême gauche. Dans son livre, qui sort cette semaine, elle affiche enfin sa détermination à porter à nouveau les couleurs de la gauche en 2012. « Je suis là et je continue jusqu'au bout », souligne Ségolène Royal dans cet exercice inédit de dialogue politique ? 14 entretiens menés en presque un an, 40 heures d'enregistrement ? qu'elle a accepté de publier sans corrections. « Par ailleurs, la prochaine fois, si c'est moi, il ne faut pas se louper. Sinon les gens se diront : c'est fini pour les femmes, on a déjà donn頻, ajoute-t-elle. Mais Ségolène Royal sait qu'elle trouvera toujours sur sa route les « éléphants » socialistes, qui se moquent de la décomposition  » du parti.Les vies parallèles continuent d'ailleurs au PS. Martine Aubry réunissait hier à la Mutualité 1.500 cadres du parti pour lancer une campagne de mobilisation axée sur le contre-plan de relance dévoilé le 21 janvier. Harlem Désir, chargé de la coordination au PS, a promis « mille initiatives pour agir vraiment contre la crise ». Ségolène Royal continue de penser qu'elle est « majoritaire » au PS et ses partisans demandent à Martine Aubry de les intégrer au sein de la direction constituée après sa victoire contestée de novembre. Mais parfois chez Ségolène Royal, le découragement affleure, comme l'été dernier dans sa maison de Mougins, où elle exprimait pour la première fois ses doutes : « Me retirer sur la pointe des pieds, m'éloigner du quai et revenir, peut-être, peut-être pas? » 
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