« L'atmosphère de ce Forum économique mondial 2009 est évidemment assez pessimiste. Mais n'oublions pas que les certitudes qu'on emporte en rentrant de Davos ne sont pas toujours les bonnes? L'élite mondiale se trompe aussi. Le thème de l'année était l'« après-crise », mais nous ne l'avons pas vraiment traité, car nous sommes tous en plein dans les difficultés économiques. Pour notre secteur, celui de l'énergie, la crise ne remet pas en cause notre ?business model?. Mais la baisse des prix va s'amplifier, elle va conduire à une baisse des coûts, il va nous falloir nous ajuster. Le secteur de l'énergie devrait avoir des revenus moins importants en 2009. Le problème, pour l'énergie comme pour les au­tres domaines, sera de faire entendre raison aux actionnaires. Ceux-ci conservent de fortes attentes en matière de rendement, alors que le climat économique s'est complètement retourné. Ce retournement n'est pas encore très visible dans les comptes de 2008, car il s'est produit en fin d'année. Mais en 2009 cela pourrait être différent?Les grands producteurs comme la Russie vont connaître des difficultés budgétaires. Et politiques : une bonne partie de la popularité de Poutine provenait de la croissance, qui elle-même était causée par l'ascension des prix des matières premières. Le rapport de force avec des producteurs va-t-il pour autant changer ? Ce n'est pas sûr, la crise ukrainienne et l'interruption des livraisons de gaz que celle-ci a déclenchée nous ont rappelé que les risques étaient toujours là. J'ai trouvé le discours de Vladimir Poutine à Davos excellent, c'était un bel exercice de style, même s'il est un peu paradoxal de le voir défendre l'entreprise privée face à l'Occident qui nationalise ses banques? C'est un discours qui aurait pu être écrit par Clinton ou Greenspan. La question est évidemment de savoir s'il croit à ce qu'il dit !

latribune.fr

13 Févr 2009, 1:29

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