Bruxelles accepte les aides à l'automobile française

L'automobile est devenue le symbole de la volonté européenne d'offrir un front uni face à la crise. Alors que le Conseil européen a examiné hier de nouvelles mesures de soutien à ce secteur, Angela Merkel a préconisé de renforcer les moyens de la Banque européenne d'investissement pour financer la recherche dans les nouveaux moteurs. Du côté des plans nationaux, la situation s'est apaisée. La commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes, s'est déclarée ce week-end « satisfaite » des garanties données par la France et a donné son feu vert au plan de sauvetage de l'industrie automobile française.conventions de prêtDans une interview parue dans « La Tribune » ce samedi, Neelie Kroes avait posé ses conditions pour valider le plan français en prévenant que le protectionnisme ne passerait pas. Message entendu. Dans une lettre adressée samedi à la commissaire à la Concurrence par le secrétaire d'État à l'Industrie, Luc Chatel, « les autorités françaises se sont engagées à ne pas mettre en ?uvre de mesures d'aide au secteur automobile qui contreviendraient aux principes du marché intérieur », a indiqué la Commission dans un communiqué. Bruxelles a pris bonne note que « les conventions de prêt avec les constructeurs automobiles ne contiendront notamment aucune condition relevant de la localisation de leurs activités ou de l'approvisionnement en priorité auprès de fournisseurs installés en France ». L'exécutif communautaire précise avoir été informé par Paris que les mesures d'aides n'affectaient pas « la liberté des constructeurs de développer leurs activités économiques dans le marché intérieur et notamment n'empêchent pas les constructeurs d'adapter leur production à l'évolution du marché, en révisant si besoin leurs plans stratégiques ».Dans ces conditions, les différents pays de la communauté ont mis un terme ce week-end à leurs divisions sur la meilleure façon d'aider le secteur automobile. Et ils ont enterré leurs accusations contre le président français, Nicolas Sarkozy, pour avoir conditionné les aides nationales au secteur au maintien de leurs usines en France. réaction de la suèdeLe 9 février dernier, PSA Peugeot-Citroën et Renault s'étaient engagés à ne pas fermer d'usines en France pendant cinq ans en l'échange de l'octroi par l'État d'un prêt de 6 milliards d'euros sur la base d'un taux d'intérêt de 6 %. Les « garanties » apportées ce week-end par la France pour obtenir le feu vert de la Commission européenne « ne mettent nullement en question les engagements pris par les constructeurs français sur la pérennité de leur activité en France », a immédiatement rappelé Luc Chatel. Mais le secrétaire d'état a précisé qu'il n'a « jamais exigé que les constructeurs Renault et PSA Peugeot-Citroën rapatrient leurs activités en France ». Et « nous ne leur demandons pas de fermer leurs usines ailleurs en Europe. Mais nous leur avons demandé de ne pas fermer leurs usines en France et nous leur donnons les moyens d'améliorer leur compétitivit頻, a-t-il souligné.Le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, a dénoncé dimanche l'ensemble des subventions publiques au secteur automobile européen, plaidant pour des réductions de capacités de production dans le secteur. Selon lui, « nous avons la capacité de construire 18 millions de voitures en Europe » par an, alors que la demande « a baissé à 11 ou 12 millions » de véhicules. H. D.
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