En forte récession, la France s'en tirerait mieux que ses partenaires

ça va très mal ? l'économie française connaîtra cette année la pire récession de l'après-guerre ?, mais c'est pire ailleurs. Tel sera le message du gouvernement, lors de la présentation officielle, mercredi, de ses nouvelles prévisions économiques, avec le collectif budgétaire. Selon des indiscrétions gouvernementales, Bercy affichera en effet une baisse du PIB comprise cette année entre 1 et 1,5 %. Depuis l'automne, le gouvernement tablait officiellement sur une croissance 2009 comprise entre 0,2 et 0,5 % : une prévision caduque, de longue date.Le nouveau scénario gouvernemental apparaît plutôt optimiste, tout en restant suffisamment crédible, au regard des prévisions établies par les économistes indépendants. Si la Commission européenne comme le Fonds monétaire international tablent sur une chute de l'activité en France proche de 2 %, la moitié des experts membres de la commission économique de la nation, interrogés par Reuters, approuvent la prévision retenue par l'exécutif. Une prévision beaucoup plus favorable que celles établies par les principaux partenaires commerciaux de la France : en Allemagne, le PIB reculerait d'au moins 2,5 %, voire 3 % selon certains instituts. Il en sera de même en Grande-Bretagne.C'est grâce à la bonne tenue relative de la consommation que la France ferait cette année meilleure figure que ses voisins. À l'appui de son estimation, Bercy, qui voit là validée sa préférence pour une politique de soutien de l'investissement, mettra en avant le bon chiffre de la consommation de janvier (+ 1,8 % sur un an pour les achats de produits manufacturés). Même si l'impact positif sur l'économie de l'achat de petites voitures fabriquées en Europe de l'Est reste évidemment à prouver. Le ministère de l'économie pourra en outre arguer du net recul des prix cet automne ? notamment de l'énergie ?, pour proposer une prévision très faible de hausse des prix (+ 0,4 %), synonyme de hausse de pouvoir d'achat pour les salariés.estimation optimisteSelon le gouvernement, le déficit public s'établirait à 5,5 % du PIB, soit un plus de 100 milliards d'euros. L'estimation paraît encore optimiste : le déficit du budget de l'État approchera à lui seul les 100 milliards ? il faut certes en défalquer une partie, si l'on raisonne en comptabilité maastrichtienne. S'y ajoutera un déficit de la Sécurité sociale avoisinant les 20 milliards (« La Tribune » du 22 décembre), la fin des excédents des retraites complémentaires, et des comptes des collectivités locales au mieux à l'équilibre. En 1993, le déficit public avait grimpé jusqu'à 6,4 % du PIB. Des annulations de dette en faveur de pays africains l'avaient gonflé, mais il ne fait guère de doute que les 6 % du PIB pourront être atteints cette année.Le gouvernement n'établira pas de prévision s'agissant du chômage, que les experts revoient constamment en hausse. Hier, Geoffroy Roux de Bézieux, président de l'assurance chômage, a annoncé sur France Info s'attendre à au moins 300.000 chômeurs supplémentaires cette année. Sur les six derniers mois, la progression atteint déjà 280.000? De cette situation de l'emploi dramatique, une bonne partie des économistes déduit que la consommation va chuter sérieusement, entraînant avec elle une baisse du PIB plus prononcée que ne le prévoit le gouvernement. Le déficit s'envolerait encore plus, provoquant une hausse exponentielle de la dette publique, dont le service ? intérêts ? absorbera une part croissante des marges de man?uvre budgétaire. nle déficit du budget de l'État approchera à lui seul les 100 milliards.
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