L'Europe trouve des solutions aux « actifs toxiques »

La raison a fini par s'imposer. Face à la gravité de la crise économique, les Européens ont décidé de resserrer les rangs et d'oublier leurs querelles intestines, notamment sur le protectionnisme. Réunis hier à Bruxelles pour un sommet informel, les dirigeants des États membres de l'Union européenne sont convenus surtout de traiter les actifs toxiques des banques dans un cadre communautaire, conformément aux lignes directrices fournies par la Commission de Bruxelles, et ce pour ne pas nuire aux règles de concurrence du marché unique. Nicolas Sarkozy a redit cependant que la France n'entendait pas avoir recours à des structures de défaisance pour assainir le bilan de ses établissements financiers en cantonnant leurs actifs toxiques, mais que des pays comme la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et l'Allemagne étaient demandeurs. « Nous préférons encourager les banques à prêter aux entreprises et aux ménages plutôt qu'en transférant des pertes sur le budget de l'État », a observé le chef de l'État français, pour qui la « bad bank » (structure de défaisance) est une forme de nationalisation des pertes, payée par le contribuable. L'affaire du Crédit Lyonnais est encore dans les mémoires en France?solidaritéLes Vingt-Sept ont également décidé de renforcer la surveillance des établissements financiers dans l'UE, selon les recommandations du groupe d'experts dirigé par Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France et ancien directeur général du Fonds monétaire international. La Commission devrait formuler une proposition pour le prochain conseil européen ordinaire de printemps, les 19 et 20 mars. En ce qui concerne la lutte contre les paradis fiscaux, la Suisse risque d'être épinglée au sommet du G20 le 2 avril à Londres. Le classement de la Confédération helvétique dans la liste noire dépendrait des réponses qu'elle apportera d'ici là. Réunis le 22 février dernier à Berlin, les pays européens du G20 s'étaient mis d'accord pour préparer une « liste noire » des paradis fiscaux en vue du sommet de Londres pour réformer la réglementation du système financier. Enfin, le feu vert donné samedi dernier par la Commission au plan automobile français a désamorcé toute polémique sur le protectionnisme et sur la solidarité demandée par la Hongrie notamment pour les pays de l'Est. Les Vingt-Sept se sont accordés pour mobiliser les moyens de la BEI et de la Berd ainsi que du FMI (voir en page 2). nPour Nicolas Sarkozy une « bad bank » est une forme de nationalisation des pertes.dominique faget/af
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