La croissance indienne décélère fortement

Standard & Poor's juge la situation budgétaire du pays « intenable à moyen terme ».L'Inde est bien frappée par le ralentissement économique mondial. Même si le pays reste en croissance soutenue. La progression de l'activité s'est établie à 5,3 % au dernier trimestre 2008, mais elle est en fort ralentissement par rapport aux 8,9 % observés un an plus tôt. La croissance des trois derniers mois de 2008, qui correspondent au troisième trimestre de l'année budgétaire 2008-2009 (s'achevant le 31 mars 2009), est donc en forte baisse par rapport aux 7,6 % du trimestre précédent. C'est certes encore mieux que de nombreux États d'Asie, comme le Japon, Singapour, Hong Kong ou Taiwan, chez qui les effets de la crise mondiale sont encore plus spectaculaires, mais la dégradation du paysage économique inquiète le gouvernement indien, à deux mois des élections générales.Car si l'Inde s'en sort mieux que de nombreux autres pays, c'est d'abord en raison d'un effet de base important. Alors que l'économie indienne affichait un taux de croissance de 9 % au moins pour chacune des trois dernières années, le ralentissement ne peut pas être d'une ampleur telle que le pays bascule en récession. Cependant, sur douze mois, la croissance a déjà perdu 3,6 points, ce qui est considérable. Mais c'est aussi parce que « la consommation finale des ménages et du gouvernement représente 70 % du PIB », explique Anjan Roy, conseiller économique de l'organisation patronale FICCI. Il y a donc une très forte demande intérieure, qui soutient l'activité. De plus, de nombreux pays d'Asie du Sud-Est sont beaucoup plus exposés que l'Inde aux fluctuations des exportations. « Chez nous, les 60 % de la population qui vivent dans les zones rurales ne sont pas très affectés par la récession mondiale », poursuit ainsi Anjan Roy.vagues de mesuresReste que pour le gouvernement, faire moins mal que ses voisins n'est qu'une demi-consolation ? surtout dans un contexte d'élections générales, qui vont se dérouler en avril et mai. D'où plusieurs vagues de mesures adoptées pour soutenir la demande intérieure, clé de la croissance. Dernière initiative en date : la réduction, la semaine dernière, de 2 % des taxes indirectes sur les biens manufacturés et les services. Bien reçue par l'industrie, cette initiative va toutefois alourdir encore le déficit budgétaire de l'Inde, qui prend des proportions inquiétantes. La semaine dernière, l'agence de notation Standard and Poor's a placé la note souveraine de l'Inde sous surveillance négative. Selon S&P, la situation budgétaire du pays est « intenable à moyen terme ». L'agence évalue le déficit total (gouvernement central, États, etc.) à 11,4 % du PIB pour l'année budgétaire en cours, contre 5,7 % un an plus tôt. En fait, le gouvernement a déjà prévenu : la future équipe au pouvoir devra certainement adopter des mesures de relance de l'économie l'été prochain?
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