Le candidat président Bouteflika maquille son bilan économique

Dans moins de dix jours, les électeurs algériens sauront qui sont les candidats à la présidentielle du 9 avril prochain. Les prétendants étaient appelés à déposer leur dossier jusqu'au 23 février dernier. Selon la procédure, le Conseil constitutionnel a ensuite dix jours pour rendre sa liste définitive de ceux qui seront autorisés à concourir. En fait, quelle que soit la liste, le suspens n'a pas vraiment de place dans cette élection. C'est le président Abdelaziz Bouteflika qui devrait obtenir le troisième mandat qu'il brigue ? sur fond de graves difficultés économiques?Mais qu'importe. Le gouvernement n'a jamais révélé les vrais chiffres de l'économie. Ainsi, il a toujours présenté un taux de chômage en baisse pour maquiller le bilan économique du président Bouteflika et justifier les 200 milliards de dollars dépensés depuis 2005 dans la réalisation de projets d'infrastructures et de bâtiments. Officiellement, le taux de chômage est passé de 30 % en 1999 à 12 % en 2008. En fait, le taux réel avoisine 35 % de la population, selon un haut responsable qui a requis l'anonymat. Outre le taux de chômage, les chiffres de la croissance économique, de l'inflation et des réserves seraient eux aussi sujets à caution? Au-delà de l'aspect politique, la différence entre l'officiel et le réel s'explique aussi par les caractéristiques du paysage économique algérien.désindustrialisationAinsi, dans ses calculs, le gouvernement ne prend pas en compte l'économie parallèle, qui représente la moitié de l'activité totale en Algérie. L'informel fait travailler des centaines de milliers, voire des millions d'Algériens. Ces travailleurs au noir ne sont pas déclarés à la sécurité sociale. Et ils déposent rarement des demandes d'emploi auprès de l'Agence nationale de l'emploi (Anem, équivalent de l'ANPE en France)? En outre, les femmes au foyer ne sont pas comptabilisées dans la liste des chômeurs. Du coup, la détermination du taux de chômage par l'Office national des statistiques (ONS) n'a jamais fait l'unanimité parmi les économistes et les patrons algériens. « Les 12 % de chômage ne reflètent pas la réalité, remarque en tout cas le directeur d'une PME privée à Alger : pour une seule offre d'emploi, nous recevons 300 demandes d'embauche. » La désindustrialisation a provoqué la faillite de milliers d'entreprises et la perte de centaines de milliers d'emplois. Dans les villes et villages algériens, les jeunes, notamment, passent leur temps entre le café et la maison, faute d'emplois stables. Et paradoxalement, l'Algérie fait appel à des travailleurs chinois pour la construction de ses logements et des autoroutes?Ali Idir, à Algerl'économie parallèle, représente la moitié de l'activité totale.
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