Les sites isérois de Caterpillar en question

« Je vais sauver le site [?] On ne les laissera pas tomber », a assuré hier le président Nicolas Sarkozy à propos des salariés de Caterpillar France, alors que quatre membres de la direction étaient retenus sur place depuis la veille. Ceux-ci ont finalement été libérés hier en fin de matinée, après avoir accepté de payer les trois jours de grève et de reprendre immédiatement les négociations sur le plan de sauvegarde de l'emploi. 733 suppressions de postes sont, en effet, prévues sur les deux sites isérois employant 2.500 personnes et confrontés à une baisse d'activité de 80 %.La déclaration inattendue de Nicolas Sarkozy est en fait intervenue après la demande, le matin même, de l'intersyndicale FO-CFDT-CGT-CFTC de Caterpillar France de faire appel au Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM). L'idée de recourir à ce fonds, provisionné à hauteur de 500 millions d'euros par an pour les salariés victimes de licenciements, avait été lancée lundi par Vincent Peillon, tête de liste PS de la circonscription Sud-Est pour les élections européennes, lors de sa venue à Grenoble. Si aucune fermeture n'a été annoncée, la filiale française du groupe d'engins de chantier semble être dans le collimateur de la direction américaine qui se plaignait déjà, avant la crise, de résultats décevants par rapport aux autres filiales, notamment au Japon et au Brésil. D'où le risque de délocalisation. « Même si l'entreprise assure qu'elle va poursuivre les investissements sur les sites, on ne peut pas écarter une fermeture », reconnaît Marc Pariset, directeur départemental du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle. chute de l'investissementD'autant que l'investissement annuel prévu a chuté de 25 à 8 millions d'euros pour les trois ans à venir. « De quoi juste maintenir l'outil en état », s'inquiète Pierre Piccarreta, délégué CGT. Les deux sites ne sont cependant pas logés à la même enseigne. Échirolles, qui monte des machines usinées à Grenoble, fait face à une forte concurrence à l'intérieur du groupe et peut donc être plus aisément délocalisé. L'intersyndicale restait toutefois sceptique quant à l'idée du président de « sauver le site ». « On lui fait une confiance limitée. On a bien vu ce qui s'est passé à Gandrange ! », a ainsi lancé Michel Laboisseret, délégué central CGT.Muriel Beaudoing,à Grenoble « On a bien vu ce qui s'est passé à Gandrange ! », Michel Laboisseret, délégué central CGT.
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