Le marché des programmes TV est parti pour se concentrer

Au Marché international des programmes (MIP TV) à Cannes, la fréquentation a baissé de 15 % cette année avec 12.000 participants. Pourtant, les télévisions, même touchées par la crise publicitaire, doivent nourrir leurs antennes. Acheter des programmes déjà produits et diffusés ailleurs, en jouant sur la durée des droits acquis, le volume, en faisant pression sur les prix, permet de le faire à moindre coût. Au final, les distributeurs de programmes ne font pas trop grise mine.Mais c'est le financement de nouveaux programmes que la crise risque de compromettre. Pascal Breton, président de Marathon Group, décrit la situation : « Le marché vit un changement radical. Jusqu'ici, chaque pays faisait ses productions locales, et pour des séries fortes, achetait aux États-Unis. C'est fini. Les chaînes européennes et américaines n'ont plus les moyens. » La solution ? La « consolidation au niveau mondial » des groupes de production, et les coproductions internationales. « Submerg頻 de projets nord-américains, Marathon va coproduire avec une société canadienne une série pour la chaîne américaine CBS. Racheté par l'italien De Agostini, Marathon est intégré depuis le rachat fin 2008 du suédois Zodiac (propriétaire des droits d'adaptation du roman « Millennium »), et de l'italien Magnolia au sein de Zodiac Entertainment (ZEN). Ce groupe, présent dans 20 pays, avec un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros, qu'il veut plus que doubler en trois ans, est désormais le troisième producteur indépendant dans le monde pour la télévision derrière Endemol (1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires) et Fremantle (1,2 milliard).Endemol « optimiste »Chez Endemol aussi, le patron, Ynon Kreiz, en place depuis la cession du producteur de Big Brother par Telefonica à un consortium incluant l'italien Mediaset (Berlusconi) et l'espagnol Telecinco, se dit « optimiste ». Grâce à son réseau dans 26 pays, Endemol, à partir d'une idée de programme née dans un pays, la réplique, à moindre coût dans le monde. Avec la société australienne, Southern Star, et son catalogue de 14.000 heures de programmes, acquise en janvier, Endemol s'est renforcé dans la fiction, et la distribution de programmes. Quant à Fremantle (RTL Group), il s'est félicité au MIP d'avoir vécu une année 2008 record.À côté, les producteurs nationaux connaîtront des difficultés, notamment en France où, à la crise des chaînes privées, s'ajoute la restructuration de la télévision publique. Pascal Breton se dit intéressé par des acquisitions de sociétés qui savent produire à faible coût pour les chaînes de la TNT. n .
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