Jean-Pierre Chessé,

Jean-Pierre Chessé n'a pas encore quarante ans ? il les fêtera en août ? mais il en compte déjà seize passés en Chine. En 1992, tout juste sorti d'école de commerce (La Rochelle), il débarque en Asie à la recherche d'un poste de coopération. Sanofi le charge d'introduire le fromage Entremont dans l'empire du Milieu?: une expérience qui s'apparente à un choc culturel dans une Chine encore peu développée, et qui lui permet aussi de rencontrer une bande de « pionniers », ces jeunes Européens partis à la conquête du vaste marché chinois.Lorsque son contrat se termine, le jeune homme décide de poursuivre son aventure et crée Sinodis, une société spécialisée dans la distribution agroalimentaire en Chine. double médaille d'orDans un pays grand comme 18 fois la France, qui a bien du mal à respecter la chaîne du froid et où les services des douanes restent souvent hermétiques, le défi est immense. Le jeune patron de Sinodis, qui s'installe à Shanghai, décide de le relever. Un partenariat avec Carrefour va lui servir de rampe de lancement. Sinodis devient un acteur incontournable pour de grandes marques internationales, et se met à importer en Chine des produits du monde entier? Avec 1.800 références, la société est la plus importante entreprise d'importation agroalimentaire en Chine.En 2008, son chiffre d'affaires a décollé (+ 55 %, 27 millions de dollars) et Jean-Pierre Chessé décroche une double médaille d'or. La première aux Jeux olympiques de Pékin, en gagnant un contrat d'importateur exclusif pour le Village olympique. La deuxième, synonyme aussi de changement de braquet pour Sinodis, qui importe 4.000 tonnes de marchandises par an, emploie 200 personnes et dispose de 4 centres de distribution en Chine, est la prise de participation d'un fonds de « private equity » d'une banque française. Le nouvel actionnaire minoritaire de Sinodis lui apporte des capitaux et de l'expertise. Il l'aidera, pourquoi pas, à créer un jour sa propre marque dans la restauration. Marié et père de deux jeunes enfants, Jean-Pierre Chessé a donc toutes les raisons d'avoir la « banane ». Même si, reconnaît-il, sa longue marche chinoise n'a pas toujours été facile, ayant frôlé au moins une fois le risque de faillite. « Mais c'est un excellent commercial et un grand intuitif », lance son ami Jean-Pascal Tricoire, le patron du groupe Schneider, qui n'a pas oublié ses années chinoises partagées avec Jean-Pierre au début des années 90.
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