Sophie Boegner, actionnaire de la slpsL'assemblée générale de Wendel se tient vendredi, suivie cinq jours plus tard de celle de la Société Lorraine de Participations Sidérurgiques (SLPS). Une résolution propose l'annulation du plan d'intéressement actuel, très contesté. Comment accueillez-vous cette nouvelle ?Le plan d'intéressement 2007-2012 était excessivement coûteux et comportait un risque important de dilution pour les actionnaires. Le nouveau dispositif est plus raisonnable de ce point de vue. Le plan 2007-2012 est supprimé, car il était devenu inopérant, du fait de l'effondrement de Wendel en Bourse. La mise en place d'un nouveau plan [voir ci-dessus] avantage finalement les dirigeants, puisque les conditions pour en profiter ont été assouplies à la mesure de la perte de valeur subie par les actionnaires. Pourtant, le management, qui n'a pas pu éviter une telle destruction de valeur pour les actionnaires, devrait en assumer les conséquences en conservant les critères de performance de l'ancien plan. C'est précisément le principe d'un tel dispositif d'incitation : gagnant en cas de succès, perdant en cas d'échec.Le mandat du président du conseil de surveillance de Wendel, Ernest-Antoine Seillière, sera certainement renouvelé. Y êtes-vous favorable ?Une quarantaine d'actionnaires familiaux, dont je fais partie, a demandé le remplacement de l'équipe dirigeante de Wendel. Jean-Bernard Lafonta est parti. Mais le management actuel est celui qui a soutenu des décisions d'investissement à fort effet de levier et à contre-cycle, comme celui dans Saint-Gobain. Aujourd'hui, Ernest-Antoine Seillière est probablement encore en mesure de s'assurer du soutien individuel des membres du conseil d'administration de la SLPS, mais le sentiment des actionnaires familiaux a, je crois, beaucoup évolué. Je ne suis pas certaine que les membres du conseil d'administration en aient pris toute la mesure.Qu'attendriez-vous d'un changement à la tête de Wendel ?Wendel doit être beaucoup plus une société dirigée par des entrepreneurs familiaux. C'est l'attente des actionnaires institutionnels et du public qui nous a fait confiance. La direction d'entreprise par une famille comme la nôtre doit être caractérisée par la rigueur, la probité, le service des autres et le souci de pérennité.Propos recueillis par Alexandre Madde

latribune.fr

13 Juin 2009, 1:41

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