La crise augmente la demande de microcrédit

finance solidaireLe nombre de prêts octroyés en microcrédit (moins de 25.000 euros) devrait s'envoler en 2009, si l'on en croit l'Adie. Créée par Maria Nowak en 1989, l'association pour le droit à l'initiative économique est actuellement le principal organisme à prêter des fonds aux créateurs d'activité exclus du système bancaire en France. Elle se développe rapidement. Le nombre de prêts octroyés par l'Adie est passé de 1.500 en 1998 à 13.000 en 2008 et son rythme de développement a atteint 30 % ces deux dernières années. La crise économique accroît la demande de microcrédit : 20.000 prêts pourraient être accordés en 2009.« Quand les gens n'ont plus l'espoir de trouver un travail salarié, ils créent leur propre emploi », commente la fondatrice et présidente de l'Adie, Maria Nowak. Les chiffres sont éloquents : la création d'activité entre janvier et avril 2009 a été 49 % plus importante qu'au cours de la même période de 2008.Les acteurs du microcrédit ont également profité des évolutions réglementaires, notamment la création du statut de l'autoentrepreneur et l'extension de l'autorisation donnée aux institutions de microcrédit d'emprunter pour prêter. Enfin, l'Adie multiplie ses canaux de distribution. Elle vient de lancer son site Web, Addie Connect. Destiné à faciliter les démarches et raccourcir les délais pour les créateurs d'entreprises, il permettra aussi d'octroyer des microcrédits en ligne, du moins pour les dossiers les plus simples.se faire connaîtreLa semaine du microcrédit commence aujourd'hui. Elle donnera une nouvelle occasion à ses promoteurs de se faire connaître du grand public. Et surtout d'aller à la rencontre des porteurs de projets exclus du système bancaire classique.Les allocataires des minima sociaux comptent pour près de la moitié des personnes financées par l'Adie. Les chômeurs en représentent plus du quart. Quant à la proportion de travailleurs pauvres, le plus souvent des salariés à temps partiel ou en intérim, elle a doublé pour atteindre 7 % en 2008.La crise a certes augmenté le taux d'impayés, mais ce taux (autour de 7 %) n'a pas explosé. « Nos clients travaillent souvent dans des secteurs qui sont moins touchés par la crise que la grande industrie », explique Maria Nowak. Selon une enquête menée par l'association, les clients qui s'en sortent le mieux sont « ceux qui ont créé leur activité dans le domaine des services » tandis que « le commerce, et notamment le commerce ambulant, est plus fortement touché que les autres secteurs ».Sophie Rolland
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