chronique des marchésLes grands sages du Conseil scientifique des indices forment une communauté bien particulière. À la fois très secrète et guidée par une certaine forme d'esprit de contradiction. Le 6 mars 2008, ses éminentes têtes pensantes décident d'intégrer ADP dans le CAC Next 20. Un jour seulement après que l'action a atteint son pic annuel de 84,3 euros, soit près de 40 euros de plus que son prix d'introduction en Bourse du 15 juin 2006. Grâce principalement à la dynamique spéculative provoquée par des rumeurs de prise de pouvoir de Vinci qui a déjà acquis, deux mois plus tôt, 3 % du capital de l'opérateur aéroportuaire. Le marché semble alors convaincu que l'État, qui détient environ 60 % du tour de table, est prêt à réduire son emprise. En somme, une situation proche de celle d'Hermès Internationalational à l'époque : un capital verrouillé et un titre dopé par des bruits de salles de marché. Mais les penseurs du Conseil estiment que les célèbres ateliers de maroquinerie, déjà membres du CAC Next 20, n'ont pas leur place dans le sacro-saint CAC 40. Le dossier est trop sensible. Au final, ceux qui auraient décidé de jouer un rachat d'ADP doivent aujourd'hui déchanter. Car, depuis, aucun faire-part de mariage n'a été envoyé, le soufflet est retombé et le groupe cote aujourd'hui à peine plus de 5 euros au-dessus de sa valeur d'inscription sur Euronext. Voyant, au passage, sa capitalisation boursière fondre de 3 milliards d'euros. Pour des volumes d'échanges quotidiens divisés par deux. Résultat : ADP quittera bientôt, aux côtés d'Atos Origin, son indice de référence pour laisser sa place à Neopost et Scor. Un coup pour rien en quelque sorte. De son côté, Hermès Internationalational, qui est pourtant devenu en un an la vingt-septième capitalisation boursière parisienne, désespère de pouvoir gagner un jour ses galons. Fabio MarquettyADP quittera bientôt, aux côtés d'Atos Origin, son indice de référence ( le CAC Next 20) pour laisser sa place à Neopost et Scor.

latribune.fr

13 Juin 2009, 1:40

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