La FBF pointe le risque de concurrence déloyale induit par les aides d'État

queLes déclarations de la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes, rappelant, devant la British Banking Association (BBA), que les banques nationalisées RBS et Lloyds seraient obligées de céder une partie de leurs actifs pour éviter toute distorsion de concurrence (voir « La Tribune » d'hier), ont trouvé un écho à Paris. Le président de la Fédération bancaire française (FBF), Georges Pauget, a estimé hier qu'« après s'être intéressé aux banques allemandes, puis aux britanniques, il faudrait que la commissaire s'intéresse aux banques de son pays », en l'espèce les Pays-Bas. concurrents aidésDerrière l'anecdote, la position de l'association professionnelle est claire : les banques françaises ont été moins aidées que les autres en Europe, il faut donc veiller à ce qu'elles ne soient pas victimes de concurrence déloyale. Les aides d'État aux banques françaises représentent 1,5 % du PIB, mais 2,5 % en Allemagne, 4,6 % en Grande-Bretagne et 4,5 % aux États-Unis. Citant le cas des banques britanniques, le président de la FBF a rappelé qu'elles sont sous la pression de leur gouvernement dans leur pays pour produire du crédit, mais qu'elles « se refont en Europe, dans des pays moins risqués où elles pratiquent du dumping ». Et parmi les pays les moins risqués d'Europe figure la France. Les banques de l'Hexagone ne sont pas prêtes à se laisser manger la laine sur le dos par des concurrents étrangers aidés par leurs États respectifs, sous réserve de contreparties bien précises imposées par Bruxelles. Georges Pauget a d'ailleurs indiqué qu'il « n'exclut pas une initiative des établissements français devant la Commission européenne pour distorsion de concurrence ».Cette dichotomie entre les banques nationales et les autres se retrouve sur un autre terrain, celui des rémunérations des opérateurs de marché. Alors que les établissements français se sont conformés aux règles édictées en début d'année par la FBF, les banques étrangères en France ne respectent pas la règle de ne pas attribuer de bonus garantis supérieurs à un an. « C'est une gêne », a estimé hier Georges Pauget, admettant qu'il faudrait attendre le futur G20 à l'automne pour harmoniser les positions au niveau international. G. L. S.
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