L'agriculture indienne attend l'arrivée de la mousson

Asie du sudLa mousson va-t-elle se décider à reprendre sa progression ? Et sera-t-elle suffisamment forte ? Ces deux questions sont dans tous les esprits en Inde, tant chez les paysans que chez les dirigeants politiques. Car l'impact de ce phénomène climatique sur l'économie indienne demeure considérable.Depuis plusieurs semaines, la mousson, qui avait abordé les côtes indiennes très normalement fin mai, s'est arrêtée net dans sa marche à travers le pays. Si bien que les pluies de la première moitié de juin ont été inférieures de 45 % à leur niveau moyen. Bien sûr, le mouvement peut s'inverser, et des frémissements de la mousson, ces derniers jours, ont fait renaître l'espoir. Mais les inquiétudes demeurent d'autant plus vives que 2009 pourrait bien être une année marquée par la réapparition d'El Niño , ce phénomène de réchauffement intermittent du Pacifique qui se traduit souvent par une faible mousson en Inde.température à 45 °C Or le pays est loin d'être sorti de sa dépendance envers ce facteur climatique. En premier lieu, le retard de la mousson rend très difficile la vie quotidienne. En l'absence de pluie, une vague de chaleur exceptionnelle sévit sur le nord du pays et a fait de nombreux morts. Dans la capitale, où la température évolue entre 42 °C et 45 °C, la demande d'électricité pour les appareils à air conditionné explose. Du coup, des coupures de courant massives affectent la ville. Ce qui par répercussion prive d'eau bien des habitants : l'eau n'étant disponible que quelques heures par jour, elle est stockée dans des réservoirs sur le toit des immeubles. Mais, sans électricité, elle ne peut être pompée? nPlus généralement, la mousson demeure cruciale pour l'agriculture, la part des terres irriguées demeurant minoritaire. Certes, le secteur agricole ne représente plus que 17 % du PIB indien. Mais environ 60 % de la population vit dans les campagnes. Et ces quelque 700 millions d'Indiens ont un impact considérable sur la machine économique : une mauvaise mousson, une baisse des revenus ruraux et ce sont les ventes de nombreux produits de grande consommation qui chutent, les prix de l'alimentation qui s'envolent, le coût des programmes sociaux du gouvernement qui explosent, etc.comité de crise Ces dernières semaines, les économistes ont donc multiplié les mises en garde sur les conséquences d'une faible mousson sur le déficit budgétaire ou la tenue en Bourse des groupes industriels. Le gouvernement a créé un comité de crise et s'apprête à ajuster jusqu'à la dernière minute en fonction de la météo le budget final pour l'année 2009-2010 qui sera présenté la semaine prochaine. Quant au président des conseillers économiques du Premier ministre, il a déclaré que la croissance atteindrait cette année au moins 7 %. « À condition que la mousson soit normale », a-t-il ajouté.
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