Le retour des cartels

chronique des tauxLa tentation du cartel est permanente chez les industriels. Plutôt qu'une guerre des prix où tout le monde est perdant, mieux vaut un accord qui préserve les parts de marché et les marges ! Quand il y a de la croissance, la question ne se pose pas vraiment, mais elle devient primordiale avec des marchés qui baissent de 10, 20 ou 30 %. Dans les industries où il y a peu d'acteurs et où les barrières à l'entrée sont élevées (un nouveau venu a du mal à s'implanter), c'est-à-dire dans une bonne partie de l'industrie lourde, il va y avoir des tentatives de cartel. Il est probable que les pouvoirs publics verront cela d'un assez bon ?il. Certes, officiellement, l'administration lutte contre les cartels et se réjouit des baisses de prix qui profitent aux consommateurs, mais les pouvoirs publics ont aussi le souci d'éviter des faillites ou des fermetures d'usines traumatisantes. Dans l'Union européenne, on remarque déjà que les administrations nationales, plus sensibles au maintien des sites industriels, commencent à reprendre du poids vis-à-vis de la Commission de Bruxelles, championne de la lutte contre les cartels. Dans le monde entier, on s'oriente vers un nouvel interventionnisme des États, par des subventions directes et à travers leur mainmise sur les banques, et l'interventionnisme est souvent accompagné de plans sectoriels où chaque industriel doit participer au sauvetage du secteur. On se rapproche de ce que Michel Albert appelait le capitalisme rhénan, où la tendance des entreprises à se partager les marchés est contrebalancée par le souci de l'intérêt du client (il est vrai que le capitalisme anglo-saxon est quelque peu déconsidéré). On présume, dans ce modèle rhénan, que les entreprises ayant une chasse gardée n'en abuseront pas. Les fonctionnaires aiment bien ce modèle car cela les met en position d'arbitres. Les seuls qui y perdront seront les consommateurs qui n'auront pas les baisses de prix qu'ils pourraient avoir, mais les consommateurs profitent déjà de la déflation générale. Nous nous attendons donc à des ententes, plus ou moins affichées, ce qui, dans l'ensemble, sera très bon pour la solvabilité des sociétés industrielles. nles administrations nationales, commencent à reprendre du poids vis-à-vis de la Commission de Bruxelles, championne de la lutte contre les cartels.Par Maurice de Boisséson (Octo Finances).
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